Rencontré à Maghnia, sa ville natale où il est venu passer quelques jours avec sa famille, Mourad Gana, connu sous le pseudonyme Gana El Maghnaoui estime que le monde de la musique n'est plus ce qu'il était. Entretien express. Mourad, votre dernier album remonte à l'année 2003. Vous n'avez plus de muse ou quoi ? A quoi bon composer, interpréter et produire quand le dernier des éditeurs, sans payer un traître centime et sans effort, t'attend au tournant pour te piquer le produit, s'enrichir sur ton dos et rester impuni. Et que fait l'ONDA ? Je ne suis pas de l'ONDA, va poser cette question à ses services. D'accord, mais même à la télé, on ne vous voit plus, nssawak ? Non, non pas du tout, je suis passé dans plusieurs émissions, d'ailleurs on m'invite toujours, mais je refuse d'y aller. Gana aujourd'hui sur une telle émission, Gana demain sur une autre émission, ça rimerait à quoi tout cela ? Non, khouya, c'est dangereux pour la carrière d'un artiste, en plus. Et l'étranger, vous n'êtes pas tenté ? - j'y vais uniquement pour travailler, deux ou trois jours et je rebrousse chemin. Alger c'est mieux que Washington. En plus, je ne me déplace à l'étranger que s'il y a « chkara ». Je ne chanterai pas pour des cachets de misère. J'ai ma dignité. Mais hamdoulillah, je suis estimé à ma juste valeur. Et puis, pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'on a chez soi ? Pour la réputation ? On peut l'acquérir ici dans son pays avec du sérieux, du vrai art… Pour quand votre prochain album ? J'en ai quatre et ils seront mis sur le marché très bientôt. Dis, es-tu toujours « maghboun » (opprimé) ? (sourire) Khaliha âla Allah… (Dieu s'en charge !)