Le trompettiste et disciple de Zargui a, dans le fond de ses confessions, voulu rendre un vibrant hommage à la ville et ses repères indétrônables selon lui. Le raï frivole et creux n'a plus lieu d'exister, il est temps et plus que nécessaire de replacer cette musique, autant mythifiée et diabolisée, dans son originalité et surtout sa vocation initiale. C'est là le premier consensus qui s'est dégagé lors de l'avant-dernière soirée de la deuxième édition du Festival dans laquelle trois grosses pointures ont pris part, en l'occurrence, Gana El Maghnaoui, El Mazouzi et Raïna Hak descendance directe de l'immortelle troupe Amarna. Le consensus est commun, les Bélabésiens sont unanimes quant à rendre à César ce qui appartient à César. Aussi, cette région ayant été le berceau de cette musique doit retrouver son enfant qu'elle continue à chercher vainement. Alors que les soirées du raï tiraient à leur fin, les organisateurs de la deuxième édition du Festival se sont positionnés dans cette optique en proposant le plateau raï authentique fusionné aux touches modernisées marqué par le retour triomphal de Gana El Maghnaoui. Après une longue absence de la ville l'ayant formé, Gana El Maghnaoui nostalgique à ses premiers pas dans le monde du raï, a rencontré directement ses fans qui l'ont aussitôt adopté. Le stade 24 Février était plein à craquer. Les présents, bien que constitués de jeunes, n'ont pas hésité un seul instant à saluer l'enfant prodigue Gana El Maghnaoui qui, au style lugubre, a réitéré ses appels quant à l'amour, se méfiant des fausses notes, notamment la fausse amitié. La Tamen Bessahba, ne croit pas à l'amitié, a-t-il martelé du haut de la scène. Au fait, El Maghnaoui garde intactes son aura et ses traces sur le sol bélabésien après un long séjour qu'il a passé en côtoyant de près l'un des grands maîtres du raï en l'occurrence, le défunt Ahmed Zargui. En effet, avant que ce dernier ne monte sur le podium, El Maghnaoui a fait plusieurs aveux. «La ville de Sidi Bel Abbès et ses grabas constituent pour moi la source de mon inspiration d'autant, que je l'ai connue via les mains de Cheikh Zargui.» Le trompettiste et disciple de Zargui a, dans le fond de ses confessions, voulu rendre un vibrant hommage à la ville et ses repères indétrônables selon lui. Pour sa part, El Mazouzi, venu de la ville de Saïda n'a pas hésité, quant à lui, à se lancer dans son nouveau et ancien répertoire. Egal à lui-même, El Mazouzi a, dans un enchainement de mélodies, interprété Baghi Nchoufha, Galbi Tfakar Lawtan, Darou Shou darou. Pour leur part, les enfants de la capitale de la Mekerra, Raïna Hak ont, eux aussi, été au summum de leur prestation qu'ils ont donnée face à un public qui leur était acquis. Ainsi, étant descendants directs des Amarna puis de Raïna Raï, les Raïna Hak se taillent une belle part de l'héritage des deux premières troupes. C'est ainsi qu'ils ont repris, à leur façon, Nichane, Til Taila et Zghida et ce, sous les applaudissements d'un public acquis au raï bélabésien. Auparavant, Cheb Faudel annoncé en grande pompe a certes, subjugué le public venu en force mais hormis une chanson lui appartenant, Faudel a puisé son fond en reprenant les chansons de Dahmane El Harrachi et de Khaled.