La petite plage de Lebrarek, à l'entrée de la ville de Collo a été, depuis des lustres, interdite à la baignade à cause de rejets liquides provenant d'un petit abattoir datant de l'ère coloniale. Cela n'empêche nullement un grand nombre de baigneurs de fréquenter cette plage, ainsi que celle limitrophe de R'mimla. D'ailleurs, c'est l'unique plage dans la région de Collo où il est difficile de trouver une place de parking dans les alentours, et seulement les lève-tôt peuvent dénicher une place où planter le parasol. C'était le jardin secret des autochtones avant que les estivants ne le découvrent. Cette plage était difficilement accessible aux enfants à cause des sentiers de chèvres avant que les autorités locales n'en facilitent l'accès par la construction d'un escalier. Depuis, l'afflux a triplé au niveau de cette plage bien abritée, en retrait du port de pêche. La mer y est toujours calme, sans courants marins, comme une piscine. La propreté des lieux est également remarquable, et ce sont les baigneurs eux-mêmes qui s'occupent de la préservation du site. C'est également le seul endroit exclusivement fréquenté par les familles, dont la plupart accompagnées de leurs enfants, qui y effectuent leur baptême « de l'eau » et apprendre à nager. L'ambiance y est conviviale, et l'absence des surveillants de baignade et autres agents de sécurité ne se fait pas sentir, car l'entraide n'est pas un vain mot pour les habitués de cette petite plage où jadis étaient implantées deux baraques, une unité de conservation de poisson et une autre de salaison, d'où son appellation. Aucun incident n'y a pas été signalé depuis des années. Idem pour les décès par noyade, vu que c'est un coin des plus sûrs en dépit de la présence de rochers à fleur d'eau. Il va sans dire que l'abattoir, toujours en exploitation, est une source de pollution pour cette plage, d'où la nécessité de réfléchir à sa délocalisation, car qu'on le veuille ou non, Lebrarek ne désemplit pas.