Si les prix du pétrole continuent de baisser, le Venezuela proposera, lors de la prochaine conférence de l'Opep qui se tiendra à Vienne le 9 septembre prochain, une baisse de la production, a annoncé hier dans un communiqué le ministère vénézuélien de l'Energie et du Pétrole. « Si la tendance ou la dynamique de la baisse des prix se poursuit, le Venezuela aura à envisager une réduction de la production. Ce sera la proposition que fera le Venezuela lors de la prochaine réunion de l'Opep qui se tiendra le mois prochain à Vienne », a déclaré Rafael Ramirez, le ministre de l'Energie et du Pétrole. Le ministre vénézuélien a souligné que « la forte chute du prix du pétrole de plus de 20 dollars montre à l'évidence qu'il y a eu une activité spéculative sur le marché ». Pour le ministre, « les prix devraient demeurer à un niveau proche des 100 dollars, parce que les coûts ont grimpé en flèche ». Cette proposition du ministre avait déjà été exprimée par le président Hugo Chavez. A la fin du mois de juillet dernier, le président vénézuélien avait défendu un prix du pétrole stable à 100 dollars le baril. « Si le prix se stabilise à 100 dollars, cela me paraît correct », avait déclaré Hugo Chavez à la presse, alors qu'il était en visite officielle au Portugal. « La spéculation fait grimper le prix au-delà du raisonnable », avait-il estimé. Plusieurs experts ont déjà évoqué cette barre minimum des 100 dollars le baril qui pourrait convenir aussi bien aux pays consommateurs qu'aux pays producteurs. Si les prix du pétrole ont dépassé les 147 dollars le baril le 11 juillet dernier, ils ont beaucoup perdu en un mois. Ces derniers jours, ils se situent autour des 112 dollars le baril, soit une baisse de 35 dollars (-25%) qui ne s'explique pas par les fondamentaux qui, eux, n'ont pas bougé. Le plus haut responsable libyen du secteur du pétrole est, lui, plus optimiste. Dans une déclaration faite à Reuters par téléphone, Choukri Ghanem, président de Libya National Oil Corporation, a estimé que l'Opep ne devrait pas changer sa production de pétrole lors d'une réunion le mois prochain et une baisse des prix du pétrole sera probablement temporaire. « Nous ne pensons pas faire quoi que ce soit, mais nous suivons attentivement le marché », a-t-il indiqué. « Nous pensons que le glissement des prix vers le bas ne va pas continuer et il y aura probablement une reprise », a-t-il ajouté. Le responsable libyen a soutenu que les tensions politiques et la spéculation ont une influence sur les prix en dehors des facteurs de l'offre et de la demande. « Le marché est plus que bien fourni » et « nous pensons également que la spéculation est importante et on se penchera sur ce point », a-t-il indiqué. Hier vers 17h30 GMT, le light sweet crude était coté à 114,78 dollars le baril à New York, tandis que le brent valait 113,67 dollars le baril à Londres.