Les groupes terroristes viennent de démontrer, après l'attaque de Oued Zeguerre, un revirement assez significatif dans l'approche de leur action. Skikda. De notre bureau La volonté de marquer les esprits avec de grands coups médiatiques est nettement décelable, sinon comment expliquer qu'une semaine après avoir tué le commandant du secteur opérationnel de Jijel, ils tentent de récidiver pour faire subir le même sort à celui de Skikda ? L'attaque de Oued Zeguerre démontre clairement que c'est le commandant du secteur qui était visé et que les terroristes semblaient même avoir agi en fonction d'éléments d'information assez importants. Serait-ce le même groupe qui avait perpétré l'attentat de Chekfa ? Sans la confirmer, cette hypothèse reste assez plausible au vu de plusieurs éléments, à commencer par la proximité des deux régions et aussi par l'homogénéité de la nébuleuse terroriste activant dans les lieux. La région ouest qui a enregistré une grande accalmie cette année, en dépit de quelques attaques et d'innombrables incursions, reste la plus meurtrie. Elle paye en quelque sorte les frais de sa proximité des maquis de Jijel. Elle reste même naturellement prédisposée à ce genre d'activisme, au vu de son relief très accidenté et un boisement des plus denses. Des faits qui facilitent souvent le repli des groupes terroristes et rendent très difficile toute tentative de recherche. Que ce soit à Hjar Mefrouche, à Boulaâtam ou à Siouane, des populations enclavées font souvent les frais d'incursions et de racket par des groupuscules qui agissent la nuit et s'évaporent, comme par magie, dans les maquis. L'autre phénomène - qui demeure une spécificité bien skikdie dans la sphère terroriste et consolide sa présence - est représenté par le fait que la majorité des activistes terroristes dans la wilaya de Skikda sont des natifs de la région. A en croire certaines sources, il y aurait une trentaine d'éléments en activité, qui sont originaires de Aïn Kechra et de Kerkera. D'ailleurs, tous les émirs qui se sont succédé aux commandes de la région sont tous originaires de Skikda, mis à part Mezhoud, qui venait du Constantinois. D'ailleurs, on croit même savoir que depuis la mort de T. Saïd, alias Lekrat, émir de la katiba de l'horreur « Eraâb », un ancien évadé de Lambèse et natif de Kerkera qui était aux commandes de la zone VII, (dans l'organigramme de la nébuleuse terroriste du GSPC) englobant les maquis de Skikda, Jijel et Annaba, il sera remplacé par son lieutenant, Bourakba, mufti et émir de la seriat El Feth El Moubine, originaire lui aussi de Kerkera. Ce dernier, qui a été donné pour mort, serait l'actuel émir de la région dont il connaît le moindre relief.