Comme quoi, dans ce monde d'ici-bas, comme aiment à l'appeler les eschatologues et les métaphysiques, on n'est jamais tranquille. Un énième casse-tête aux effets de cumul de stress « hight » densité, donnant des sueurs froides en pleine canicule du mois d'août, vient, sous le coup de la rumeur, de hanter en s'y invitant, tambour battant, et le conscient et le subconscient des « Ouled Yaïchiens ». Retenez votre souffle, c'est une affaire de listes placardées quelque part sur une façade de fortune qui n'en dit que peu de choses sur ses entre autres faces cachées du monde. Effet papillon ! Affirmatif : l'affichage des listes des bénéficiaires des logements sociaux locatifs, au niveau de chef-lieu de la wilaya de Blida, aura fait délier, depuis quelque temps, sa langue à la vox populi au niveau des cités de Ouled Yaïch. Le train-train quotidien aux rythmes latents du mois des grosses chaleurs semble être rompu par ces rumeurs qui galopent au gré des racontars, tous ragots farcis. Le vent en poupe, et l'on a déjà commencé, chacun ses quatre vérités, à « cracher » des noms de « pseudo-bénéficiaires » qui, dit-on, ont des « bras très longs ». Quelques dires ne sont, malheureusement, pas de simples assertions, plutôt des vérités « véridiques », arrachées au fil des désillusions successives. D'aucun me dirait : mais attention, saura-t-on jamais d'où vient le vent, lui diront, certes, les vieux loups marqués par les aléas des temps qui courent : « Mais que diantre reproche-t-on à ces âmes qui en ont tant vu, tant bu, tant ingurgité et tant su ? » Effet papillon, revenons-en, cependant. Au niveau de la daïra de Ouled Yaïch, point de confluence où, à partir de neuf heures, des citoyens en mal de « logis » viennent quotidiennement s'enquérir sur le sort de leurs dossiers de demande de logement et par là-même tâter le pouls, en rasant d'un regard « inquisiteur » les murs et les endroits réservés à l'affichage des noms des bienheureux des « plénitudes ». Dans les cafés, aux coins des rues ou ailleurs, ces jours-ci, à Ouled Yaïch, une rengaine, un sujet récurrent, il est surtout question des, dit-on, 500 logements qui seront dispatchés en deux quotas… Tous les regards sont braqués du côté de la cité, dite « Spagnole » où, dit-on les « casematés des lieux exigus » vont être prochainement logés. Bientôt c'est le Ramadhan et puis presque en même temps la rentrée sociale, ensuite il faut bien fouiller dans sa poche pour accoutrer ses chérubins, avant d'encaisser le coup de bélier de l'Aïd El Kebir (la fête du sacrifice)… D'ici-là, dans la ville de Ouled Yaïch, en ces jours-ci, de l'auguste mois d'août, une voix à l'entrée d'une administration, la daïra, sonne comme depuis l'éternité : on va afficher incessamment, revenez au début du mois de septembre, Monsieur son « excellence » le chef de daïra est en congé. Ah ! Juste une anecdote, il s'agit d'une vérité locale. Entre nous, ce n'est qu'un secret de Polichinelle : le jeudi, après la tombée de la nuit, semble être le moment opportun, décidé depuis les calendes grecques, nous di-t-on, pour afficher à la hâte ces fameuses listes où sont transcrits les « épitaphes » de ceux, baptisés éligibles à jouir du minimum de la dignité humaine : un « logis ».