L'été venu, la figue de Barbarie refait son apparition sur les étals des fruits et légumes. Elle est en vogue à Béjaïa. Le fruit aux mille et une vertus se vend dans les marchés et sur les accotements des routes par des marchands ambulants qui se déploient partout dans la ville. C'est à partir des régions rurales de la wilaya que la figue de Barbarie est acheminée en quantités importantes. Si pour l'éplucher il faut toute une technique (une incision sur l'enveloppe à épines et deux autres sur les deux bouts) pour la transporter, tous les moyens sont bons. Charrettes ou brouettes, les chérubins se débrouillent à leur manière pour arriver à destination. On la trouve presque partout. Sur les abords des routes ou à même les trottoirs, le fruit du cactus, contenu dans des cageots, est mis en vente sur des étals de fortune. Il se vend à 5 ou 7 dinars l'unité pour les gourmands préférant le consommer sur place. Réda, la quinzaine à peine frôlée, est devant sa brouette bourrée de figues de Barbarie. Ce petit vendeur sillonne, tôt le matin, les ruelles de la ville de Tichy. « Beaucoup de vacanciers sont devenus des clients fidèles à ce fruit. Surtout les émigrés qui commandent la veille leurs marchandises pour la récupérer le lendemain. Je leur cède le bidon à 200 dinars et le cageot à 500 dinars » nous dit, timidement, le petit Réda. Akermous est un fruit délicieux qu'il faut « consommer avec modération, car les risques de constipation sévère sont à redouter », recommandent les spécialistes.