Le phénomène de la mendicité, qui fait partie du décor de la ville des Roses,s'accroît ces dernières années, face à l'inertie et à l'indifférence des autorités qui n'apportent aucun soutien conséquent aux catégories nécessiteuses et ne répriment pas celles qui recourent à cette pratique par vocation. La prolifération des mendiants à l'intersection des principales artères, devant les mosquées, les magasins et autres endroits fréquentés quotidiennement par les citoyens est un indicateur révélateur de son ampleur. Le parcours de plusieurs rues de la ville de Blida et de ses agglomérations tentaculaires, permet de rencontrer plusieurs catégories de mendiants des deux sexes et d'âges variés, ainsi que des infirmes et des malades mentaux. Mais ceux qui suscitent des questions sont, sans nul doute, ceux qui ont l'air d'être en bonne santé et relativement bien vêtus. A ce titre, cette pratique est érigée ouvertement par certains, en un véritable métier car elle leur permet de gagner confortablement leur vie. Chacun à son propre territoire. Ils disparaissent à la tombée de la nuit et reviennent le lendemain aux endroits habituels qui deviennent, par la force des choses, leur chasse gardée. La plupart de ces mendiants viennent des alentours immédiats de la ville et des habitats précaires qui ont encore de beaux jours devant eux. Certains exhibent des certificats médicaux abîmés en raison de leur ancienneté, pour attendrir des passants qui n'hésitent pas à glisser la main dans la poche avec le sentiment d'avoir contribué à soulager la souffrance du soi-disant malade. D'autres, pour la plupart des jeunes bien portants et convenablement vêtus, innovent en la matière en ciblant leurs proies aux endroits de stationnement. Ils repèrent des voitures récentes et attendent leurs propriétaires aux alentours. A l'approche de ces derniers, ils les accostent avec un discours religieux attendrissant et leur racontent des histoires émouvantes pour enfin leur demander de l'aide, qu'ils fixent quelquefois eux-mêmes. Ces « faux mendiants » poussent certains citoyens à qualifier ceux qui demandent l'aumône de « mendiants professionnels » qui profitent de la naïveté et de la générosité des citoyens. Mais, même si ce jugement est vérifié et vérifiable dans plusieurs cas, il ne faut pas surtout pas perdre de vue qu'une catégorie de gens véritablement démunis, tend la main par pure nécessité. Elle est victime de la paupérisation qui gangrène la société, avec son lot de fléaux tels que les échecs socioprofessionnels, les maigres inconséquents avec la cherté de la vie.