Les gares routières, lorsqu'elles existent, sont dans un état lamentable à travers les différentes villes de la wilaya de Boumerdès. Cette situation est due à l'absence d'aménagement et de commodités que l'on devrait trouver normalement dans pareils endroits. Celle de la ville de l'ex-Rocher noir, chef-lieu de wilaya, est le cas le plus édifiant et renseigne parfaitement sur la réalité des gares routières dans la wilaya. En effet, la gare en question est parsemée de nids-de-poule et de crevasses. De ce fait, elle devient un véritable marécage dès les premières chutes de pluie. Parce qu'elle est boueuse en hiver et poussiéreuse en été, les usagers, transporteurs et voyageurs, souffrent le martyre tout au long de l'année. Cette situation est aggravée par le marché situé juste à côté. La situation est des plus inextricables les jours de souk (lundi et jeudi). Ces jours-là, le marché déborde en raison de l'exiguïté de l'espace aménagé pour les transactions par rapport au nombre important de marchands qui y viennent de toutes parts exposer leurs marchandises. Après la levée du marché, toutes sortes d'ordures envahissent la gare routière. Ce décor est amoché par les baraques abritant divers commerces et adossées au mur de clôture à l'intérieur de la gare routière. A Boudouaou, la situation n'est pas meilleure. Au contraire elle est aggravée par la vétusté des bus qui polluent tout le périmètre de la gare. C'est aussi le cas également de celles de Khemis El Khechna et de Bordj Menaïel.Dans les villes ne disposant pas de gare routière, une anarchie criante caractérise les arrêts de bus. Les transporteurs stationnent à même la rue, pénalisant ainsi les autres usagers de la route. La réalisation de gares routières en bonne et due forme là où elles font défaut et la réhabilitation de celles déjà existantes se font attendre dans pratiquement toutes les villes de la wilaya. D'où la colère et l'indignation des usagers face à la passivité des pouvoirs publics.« Les autorités ne se soucient guère de l'impraticabilité de cette gare. Pourtant la presse en parle souvent. Mais c'est tout à fait normal car le dernier de nos responsables dispose d'un véhicule de service et d'une voiture personnelle de luxe. Ils (les responsables) ne mettent jamais les pieds à la gare routière », s'indigne un voyageur rencontré à la gare routière de Boudouaou. Les transporteurs, quant à eux, se révoltent contre l'inertie et l'indifférence des pouvoirs publics face à cette situation. « A quoi sert-il de payer les impôts si les allées des gares routières ne sont même pas bitumées ? », s'interroge un transporteur.