L'Office national des statistiques se basera, à partir du mois d'octobre prochain, sur un nouvel indice des prix à la consommation, a annoncé hier Mohammed Boumati, directeur général de cet organisme. « L'année de base va changer. Au lieu de 1989, ça sera 2001 », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse qu'il a animée avec deux de ses collaborateurs au niveau du siège de l'ONS. Ce nouvel indice sera examiné la semaine prochaine par une commission qui relève du conseil national de la statistique qui devrait le valider, a-t-il ajouté. L'indice des prix à la consommation permet de suivre l'inflation. En Algérie, il est le même dans la capitale ou dans d'autres parties du territoire national, ainsi que pour toutes les catégories socioprofessionnelles, a-t-il relevé. « En Algérie, la mercuriale ne répond pas à la logique de l'offre et de la demande. Elle se fait avec le portable », souligne-t-il, faisant allusion à un consensus qui existerait entre les spéculateurs répartis à travers le pays. Il ne nie pas l'existence « d'un problème d'appréciation des tendances ». M. Boumati fera savoir en outre que le prochain recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) aura lieu en 2013, soit cinq ans après celui organisé cette année. « Il sera le dernier recensement classique. A partir de 2015, il est fort probable que le recensement devienne annuel », a-t-il mentionné. Il a toutefois conditionné ce changement par l'élaboration d'un fichier national du logement et d'un autre inhérent à la population. Ces nouvelles méthodes de travail de l'ONS font partie d'une nouvelle stratégie de la statistique, a-t-il noté, tout en signalant que cet organisme public devrait changer de statut et, par ricochet, de mission sans préciser l'échéance de cette mue. Les pouvoirs publics espèrent à travers ces actions arriver à une cohérence et une coordination dans les chiffres, fera remarquer de son côté Souaber Hassen, directeur de la population et de l'emploi au sein de l'ONS. interrogé sur la fiabilité des données communiquées par l'ONS et souvent remises en cause par des institutions internationales et certains économistes, le directeur général de l'ONS a insisté sur le fait que « les critères de base de l'ONS sont les mêmes que ceux reconnus à l'échelle internationale. Nous travaillons selon les définitions internationales. » Et de citer l'exemple du taux de chômage calculé avec des méthodes qui répondent aux normes du Bureau international du travail (BIT). La réactivation du Conseil national de la statistique (CNS), créé en 1995, mais installé seulement ces derniers jours par le ministre des Finances, a également été évoquée par M. Boumati. « Le CNS va insuffler un nouvel élan à l'information statistique », a-t-il commenté. L'ONS, a-t-il poursuivi, ne rencontre pas de problèmes de financement étant donné qu'elle peut mobiliser des fonds à l'extérieur dans le cadre de la coopération. « Nous sommes confrontés à un problème de ressources humaines. Il faut rajeunir, spécialiser et former », a-t-il dit à ce propos.