En panne depuis plus d'un mois, le haut fourneau (HF) n°2 de l'usine d'Arcelor-Mittal Annaba, qui assurait une capacité de production de 3500 t/j, a redémarré, jeudi dernier, après plusieurs opérations d'essai, selon Bernard Bousquet, le président-directeur général d'Arcelor-Mittal Annaba. Annaba : De notre bureau « Cet incident majeur est une succession de problèmes techniques et de logistique qui ont affecté notre HF. Cette situation nous a mis aujourd'hui en crise majeure, car l'activité est à l'arrêt. Actuellement, nous avons pu venir à bout de tous les problèmes techniques et sommes en phase de redémarrage. Certes, cela a pesé lourd sur les résultats, d'où la nécessité de mobiliser davantage notre personnel sur le plan de la discipline qui doit être plus forte et la rénovation des installations vétustes », a-t-il indiqué. Mais le partenaire social ne voit pas la situation du même œil. « Les stocks sont à zéro. Il n'y a aucune activité commerciale. Ces accidents ont généré un manque à gagner de 30% représentant plus de 4 mois. La situation ne prête pas à l'optimisme », soutient un des responsables de ce syndicat. Il faut dire que ce problème a été précédé le 2 janvier 2008 par un grave accident à l'aciérie à oxygène n°2, dont un incendie a détruit totalement la partie électrique. A partir de la fin de mars 2008, l'aciérie a redémarré progressivement pour le 1er convertisseur, en juin 2008 pour le 2e et actuellement le 3e, en cours de démarrage. Ces incidents ont même affecté les objectifs annuels qui, de 1,3 million de tonnes, ont été révisés à la baisse pour se limiter à 1 million de tonnes d'acier liquide. Les clients d'Arcelor-Mittal sont l'autre partie impactée par ces incidents. En reconnaissant une baisse de production, Bernard Bousquet dit avoir tout fait pour assurer la continuité de l'approvisionnement de ses clients, y compris à travers l'importation. « A défaut des produits de l'usine de Annaba, nous avons acheté des demi-produits, c'est-à-dire des billettes pour produire essentiellement du rond à béton à l'effet d'approvisionner régulièrement nos clients. Il y a également un important arrivage de produits longs et plats finis pour alimenter le marché local. Cependant, notre production ne représente que 20% des besoins du marché. Le reste est assuré par l'importation. Mais Arcelor-Mittal a la volonté d'accompagner les besoins du marché avec des importations nécessaires selon la demande », assure-t-il. A la question relative à la hausse des prix qu'a connue le rond à béton en Algérie, le boss d'Arcelor-Mittal Annaba a précisé : « Certes, les prix ont fortement augmenté comme d'ailleurs ceux du pétrole, mais cela n'a rien à voir avec les incidents survenus à El Hadjar. » En matière d'investissement, Arcelor-Mittal présente un agenda conséquent pour les années à venir. Rien qu'à l'usine de Annaba, le leader mondial de l'acier liquide compte investir 40 millions de dollars pour l'année en cours contre 35 millions en 2007. A Jijel, c'est une enveloppe de 1,5 milliard de dollars qui a été dégagée par le groupe Arcelor-Mittal représentant la réalisation d'une aciérie. Il s'agit de 3 modules réduction directe (DRI) d'une capacité totale de 5 millions de tonnes, d'un four électrique d'une capacité d'un million de tonnes pour la production des billettes, d'un laminoir à rond à béton de 600 000 t et d'une centrale électrique de 350 MW. « Actuellement, nous sommes toujours en discussion avec les autorités algériennes, notamment l'ANDI, pour l'installation de ce projet sur un terrain industriel qui, d'ailleurs, avance bien. Nous attendons le OK qui est en cours d'examen », a expliqué M. Bousquet, PDG d'Arcelor-Mittal Annaba.