Le Français Bernard Bousquet, directeur général d'Arcelor Mittal d'El Hadjar à Annaba, va céder sa place suite à l'affaire Grand Smithy Works (GSW). Le dossier lié à la récupération de déchets ferreux dans l'usine d'Arcelor Mittal à El Hadjar n'a pas fini de livrer tous ses secrets. Toutefois, il a fait une victime puisque son directeur général, Bernard Bousquet, est contraint de quitter son poste pour être remplacé par un nouveau gestionnaire en juin prochain. L'affaire par laquelle le scandale est arrivée est liée à des irrégularités dans l'opération de récupération des déchets ferreux. Dans quelques jours, la justice va statuer sur le sort de deux responsables indiens de GSW et de leurs complices algériens. Le tribunal ayant reporté la séance prévue pour samedi dernier. Pour l'instant, les accusés sont placés sous mandat de dépôt. La genèse de l'affaire remonte à la découverte de fraude sur les quantités de déchets issus du crassier, chargés à bord de camions quittant l'usine d'Arcelor. Un audit a ensuite été réalisé par cette dernière révélant un préjudice financier de plusieurs dizaines de milliards de dinars dont a aussi été victime le partenaire algérien, Sider. Le directeur général s'est constitué partie civile au nom des deux sociétés dans cette affaire, ce qui, d'ailleurs, pourrait la compliquer. En effet, l'un des responsables indiens n'est autre que le beau-frère du président-directeur général du groupe, Laksmi Mittal. Les chefs d'accusation retenus par la justice vont du faux et usage de faux, en passant par l'abus de biens sociaux pour finir par l'établissement de fausses factures. Des soupçons pèsent sur la possibilité de transfert illégal de devises vers l'étranger et de fuite des capitaux. Les investigations confiées à la brigade de gendarmerie de Annaba ont duré un mois et demi, car il s'agit de sauvegarder les intérêts de différentes parties dont ceux de Sider, selon son directeur général, M.Belkacemi. L'information judiciaire ordonnée par le tribunal a permis d'opérer une confrontation entre les responsables de GSW et les agents chargés de la sécurité au niveau du complexe d'Arcelor Mittal pour démonter le mécanisme ayant conduit à la fraude par GSW qui emploie 80 travailleurs dont 10 Indiens et dont le sort ne semble pas menacé suite à cette affaire. Un contrat lie cette entreprise à Arcelor qui a repris El Hadjar en 2001 grâce au contrat de cession des 70% des actions du complexe. Le contrat accorde au partenaire indien le droit de disposer de ce complexe pour une durée de 99 ans. Le même contrat accorde d'importants avantages comme l'exonération de taxes et la baisse du prix de l'énergie pour une durée de 10 années à partir de 2001. Du côté syndical, il faut s'attendre à l'élection d'un nouveau bureau syndical de l'entreprise en avril prochain. Une augmentation des salaires des travailleurs pourrait intervenir après des négociations avec la nouvelle direction générale. Avant que cette affaire ne soit révélée, Arcelor avait indiqué que plusieurs grands projets étaient prévus à Jijel, dont la réalisation d'un complexe sidérurgique pour la production d'acier pur (préréduit) et d'une centrale électrique à raison d'un investissement prévu de 2,5 milliards de dollars. En 2008, Arcelor devait produire un million de tonnes d'acier liquide, soit 200.000 tonnes de moins qu'en 2007: une baisse expliquée, selon Bousquet, par les incidents techniques enregistrés au niveau de deux installations stratégiques, en l'occurrence une aciérie et un haut fourneau.