Où sont-ils ? Que font-ils ? C'est du moins les questions que l'on se pose à propos des 12 000 patriotes et membres des groupes d'autodéfense qui peuplaient les zones rurales durant la décennie noire. Chlef. De notre bureau C'est grâce à eux, faut-il le reconnaître, que la bataille engagée aux côtés des services de sécurité contre l'hydre terroriste a pu redonner à la région son calme et une vie normale. Officiellement, on indique que le « gouvernement n'abandonnera jamais les patriotes qui sont dans le besoin », précisant que beaucoup d'entre eux ont repris une vie normale. Seule « une infime partie », selon les mêmes sources, nécessite une prise en charge de la part des pouvoirs publics. Cependant, aux dires de certains patriotes rencontrés à Chlef, la situation n'est guère reluisante pour beaucoup d'entre eux. « Au meilleur des cas, on est recrutés comme des gardiens d'entreprises privées. Il y a des patriotes qui n'ont même pas de quoi soigner leurs enfants », déclarent-ils. D'autres, à l'évocation du mot « patriote », préfèrent parler de leur mission au passé. « On nous a oubliés, sans le moindre remerciement ni assistance de l'Etat. N'était un opérateur privé qui m'a recruté en tant qu'agent de sécurité, je n'aurais jamais pu accéder à un emploi quelconque. Est-ce de cette manière que l'on récompense ceux qui ont permis à l'Algérie de rester debout ? », s'interroge l'un d'eux avec amertume. Toujours est-il que ce réservoir de résistants ne doit pas être sacrifié ni jeté en pâture, comme si de rien n'était. Il mérite toute la reconnaissance et les égards de la nation pour le rôle joué aux côtés de l'ANP et des services de sécurité pour la protection des personnes et des biens durant la période ensanglantée qu'a connue la wilaya.