Les ministres de la Défense des pays des 5+5 (Algérie, France, Italie, Libye, Malte, Maroc, Mauritanie, Portugal, Espagne et Tunisie) ont adopté hier matin, à la faveur de leur première réunion à Paris, une déclaration d'intention pour une initiative de coopération sur les questions de sécurité en Méditerranée occidentale. Les dix signataires reconnaissent que les pays littoraux sont « tout autant concernés par les problèmes de sécurité dans la région méditerranéenne et que la cohésion entre nos pays est la meilleure façon de les régler ». Ils ont convenu de l'établissement d'un plan d'actions annuel. Le premier plan (2004-2005) donne la priorité à la surveillance maritime, à la contribution possible des forces militaires à la protection civile et à la sécurité aérienne. Dans un premier temps, des séminaires sur les trois thèmes d'intérêts identifiés en commun seront organisés avant d'approfondir sur le terrain des actions de coopération. Pour la mise en œuvre de ce plan d'actions, les ministres ont décidé de créer un Comité directeur, composé de deux représentants des ministères de la Défense de chaque pays pour diriger et superviser l'application des actions convenues. Cette initiative, qui « n'affecte pas le droit des parties de mener des activités bilatérales dans ce domaine », entre en vigueur à la date de sa signature. L'idée d'une coopération multilatérale en matière de sécurité est partie d'une proposition faite par le ministre français de la Défense à Alger le 17 juillet 2004 de créer un groupe de travail restreint et informel. Ce groupe de travail devait réunir initialement la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie (4+3). L'initiative a été élargie à la Libye, la Mauritanie et Malte (5+5). Le premier secteur de coopération porte sur la surveillance maritime. Des domaines d'actions pratiques pourraient être : piloter des projets et des programmes ; planifier et conduire des activités de surveillance maritime ; échanger des spécialistes embarqués sur les unités participant aux opérations de surveillance maritime ; mener des exercices d'intérêt commun (lutte contre la pollution, recherche et sauvetage en mer...) ; envisager à court/moyen terme la contribution des forces armées au contrôle des frontières (maritimes et terrestres). Pour ce qui est de la coopération en matière de protection civile, les propositions d'actions portent sur les points suivants : passer en revue l'organisation et les moyens de chaque pays dans le but d'établir un réseau efficace d'acteurs clés ; partager les retours d'expérience dans le but d'améliorer les organisations et d'augmenter les efforts de coopération ; définir les procédures de contribution, de coordination des efforts, les protocoles à établir dans le but de raccourcir les délais d'intervention dans la zone sinistrée. En matière de sécurité aérienne, l'objectif est d'établir des modes d'échange des informations concernant la sûreté aérienne (signalisation mutuelle des éléments suspects sur les vols commerciaux au-dessus de la Méditerranée, particulièrement le comportement en route, l'identité ou le comportement des passagers).