Ils sont aux aguets guettant la moindre occasion pour racoler des clients dans le besoin urgent de rallier, qui une destination, qui pour vaquer à ses propres occupations. Les clandestins, plus communément appelés « fraudeurs », ne lâchent pas prise supplantant et faisant l'ombre durant certaines tranches horaires aux chauffeurs de taxis réguliers. Rares sont les localités et agglomérations de la wilaya de Mila qui ne comptent pas leurs lots de fraudeurs tapis dans la périphérie des relais de voyageurs et des stations de taxis pour voler, au nez et à la barbe de leurs pairs qui paient leurs taxes et impôts rubis sur l'ongle, des passagers qui ne se posent pas trop de questions, surtout lorsqu'il y a pression sur le transport. Pilotant dans la plupart des cas des carrosses déglingués, ces « resquilleurs » prennent le relais, justement, lorsque les taxis-service s'éclipsent, tôt le matin ou en début de soirée. Durant ces laps de temps, surtout aux aurores, ces derniers ont carrément les coudées franches pour se substituer aux chauffeurs de taxis réglementaires et imposer leur diktat aux passagers, aussi bien concernant les dessertes interurbaines que la couverture de certaines destinations extracommunales. Il ne s'agit pas, bien entendu, de minimiser les efforts soutenus des différentes polices urbaines qui traquent sans répit ces pseudo-chauffeurs. Les barrages et les souricières qui leur sont régulièrement tendus, ponctués par des mises importantes en fourrière, en sont l'illustration édifiante. Mais, force est de reconnaître aussi que malgré ces coups de filets récurrents, les clandestins, pour la plupart de jeunes étourdis, ne semblent pas faire machine arrière, trouvant toujours le subterfuge de resurgir là où on les attend le moins et se livrer à leur rituel de parfaite concurrence déloyale.