En véritables professionnels du transport de voyageurs, ils “élisent domicile” dans certains coins, cafés, ruelles, sorties d'agglomération, et dans les parages des points de stationnement “officiels”, guettant la moindre occasion pour racoler des clients dans le besoin urgent de rallier, qui une destination, qui pour un déplacement familial encombrant, qui pour vaquer à ses propres occupations. Que l'on soit usager, habituel ou occasionnel, ou agent censé veillé au respect de la loi sur la voie publique, désormais, on n'y prête plus la moindre attention ! L'essentiel est que chacun puisse trouver moyen à vaquer à ses affaires ! À l'ombre du commerce informel ayant légalement pignon sur rue, la prestation de service du transport clandestin des personnes semble avoir investi les mœurs ! En ville, en rase campagne, sur les lignes intercommunales, ou interwilayas, que les pouvoirs publics y aient prévu ou pas le service, la prestation du service “parapublic parallèle” est partout assurée ! En certains endroits, ou à certaines heures de la journée, où la direction du transport a “omis” de prévoir la desserte, généralement faute de prétendants, le service clandestin s'avère souvent salutaire. Chômeur de “luxe”, fonctionnaire qui tente de joindre les deux bouts, fils d'ayants droit n'ayant que faire d'une retraite anticipée, ancien saisonnier du secteur agricole ou fellah absentéiste, petit commerçants ou artisan temporaire, chauffeur de taxi démissionnaire à cause de la surenchère dont fait l'objet la licence d'exploitation de taxi ou autre individu sans foi ni loi, la “corporation” rassemble un large éventail de profils ayant embrassé cette activité informelle. Selon l'état du véhicule, on se spécialise dans le circuit qui convient le mieux. Ainsi peut-on opter pour les longues distances, si l'on ne craint pas la surprise d'une panne intempestive, mais surtout de ne pas attirer les soupçons des services de la gendarmerie ou de la police ? On peut également fondre dans l'anonymat de la grande ville. Un anonymat que les plus audacieux “maquillent” par la couleur jaune du véhicule qu'on ne distingue du véritable taxi qu'à la consultation des documents inhérents ! De temps en temps, certains faux taxis sont épinglés, mais il demeure évident que les services de police ne peuvent s'adonner qu'à cette mission de débusquer le faux parmi le vrai, surtout quand le vrai, même criant à la concurrence déloyale, se met de la partie par une complaisance manifeste à l'égard de l'ancien collègue n'ayant point daigné régulariser sa situation de “taxieur'' légalement reconnu. En véritables professionnels du transport de voyageurs, ils “élisent domicile” en certains coins, cafés, ruelles, sorties d'agglomération, et dans les parages des points de stationnement “officiels”, guettant la moindre occasion pour racoler des clients dans le besoin urgent de rallier, qui une destination, qui pour un déplacement familial encombrant, qui pour vaquer à ses propres occupations. Ils supplantent et font l'ombre durant certaines tranches horaires aux chauffeurs de taxi réguliers. Rarissimes sont les localités et agglomérations de la wilaya qui ne comptent pas leurs lots de clandestins tapis dans la périphérie des relais de voyageurs et des stations de taxi pour voler, au nez et à la barbe de leurs pairs qui paient taxes et impôts rubis sur l'ongle, des passagers qui ne se posent pas trop de questions, surtout lorsqu'il y a pression sur le transport. Pilotant dans la plupart des cas des carrosses déglingués, usées par l'état des pistes qu'ils n'hésitent pas à emprunter, ces “resquilleurs” prennent le relais, justement, lorsque les taxis réguliers s'éclipsent, tôt le matin ou en début de soirée. Durant ces laps de temps, surtout aux aurores, ces derniers ont carrément les coudées franches pour se substituer aux chauffeurs de taxi réglementaires et imposer leur diktat aux passagers, aussi bien concernant les dessertes interurbaines que la couverture de certaines destinations extra-communales. Force est de reconnaître aussi que malgré les mises en fourrière qui leur sont infligées, les clandestins, pour la plupart des jeunes sans autres occupations, ne semblent pas faire machine arrière, trouvant toujours le subterfuge de resurgir là où on les attend le moins, pour se livrer à leur rituel de parfaite concurrence déloyale. M. O. T.