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La Capitale malade de ses transports
Les citoyens livrés aux clandestins
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2005

C'est pour arrondir les fins de mois difficiles. » C'est ce que nous entendons dire à propos des clandestins qui nous transportent avec leur véhicule personnel d'un point à un autre. Palliatif du transport en commun et des taxis, notamment dans les moments urgents, ce moyen de déplacement est une aubaine pour de nombreux citoyens.
Même si souvent ces derniers sont offusqués par les tarifs que pratiquent certains clandestins, notamment à certaines heures et vers des destinations précises. Un phénomène qui, en fait, est devenu un véritable métier source de revenus réguliers pour les « clandos » ou « fraudeurs », comme on les surnomme actuellement. Chaque ville, chaque village, chaque localité, chaque quartier et même chaque cité possède ses clandestins qui sont là pour « vous servir ». Ils ne refusent pratiquement aucune course dès le moment où il y a entente sur le tarif. Surtout dans le cas où ils seraient sollicités le soir ou durant les heures tardives de la nuit. Dans les cas d'urgence, comme par exemple quand un membre de la famille tombe malade au milieu de la nuit, seul un clandestin pourra le transporter vers un établissement hospitalier. Il peut même attendre pour ramener ce malade vers le point de départ ou l'emmener si nécessaire vers un autre hôpital. Ce dernier lieu est une cible privilégiée pour stationner dans les alentours, car à toute heure, il y a toujours des clients potentiels. Il faut dire que les clandestins offrent, d'une manière générale, des véhicules assez neufs et confortables. Une offre qui ne laisse pas indifférents les habitués de ce moyen de transport. Le stationnement est tributaire de la pression et de la demande qui s'exerce sur les autres types de locomotion. Alors que le service taxi n'est assuré qu'au niveau des stations réglementées et à des heures bien limitées, les clandestins sont partout à proposer leurs services. On les voit souvent tournoyer les clés de leur véhicule pour attirer l'attention et se faire identifier par de potentiels clients. Au niveau de l'aéroport d'Alger, ils sont nombreux à écumer les lieux. Ils scrutent les occasions à chaque arrivée des passagers. Si les conducteurs de taxi font le trajet à raison de 600 DA la course vers la place du 1er Mai, les clandestins font un abattement de 200 DA. On comprend pourquoi ces derniers sont souvent chassés par les premiers. « Les taxieurs n'hésitent pas à faire appel aux agents de la police présents aux alentours de cet aéroport », se confie un clando.
Véritable ramassage nocturne
Le soir, au niveau de la Pêcherie d'Alger, les retardataires savent où trouver un moyen de transport pour rallier des destinations comme Bab Ezzouar, à l'est d'Alger. Sur toute la ligne vers cette localité, le tarif est de 50 DA par passager. On assiste alors à un ramassage nocturne puisque le véhicule qui passe ne laisse généralement personne derrière lui. Ils sont bien évidemment plusieurs à le faire, en rythme discontinu, à partir de 19h. « Je ne me casse pas trop la tête. Quand je finis ma balade en fin de journée à Alger et mes discussions avec mes copains, je me mets tout simplement sur la route des clandestins », nous lance un jeune habitant d'El Hamiz. Il ralliera cette localité à partir de Bab Ezzouar, où d'autres clandestins attendent pour des destinations plus lointaines : Rouiba, Réghaïa, Dergana. C'est ça finalement la formule qu'on retrouve le soir. C'est-à-dire que les clandestins assurent des destinations vers des points où leurs pairs assurent la suite du trajet. Durant la journée, ils n'ont pratiquement aucun empêchement à transporter le client pourvu qu'il accepte de payer le prix. Ils se placent dans les ruelles, près de certains hôtels, aux alentours des gares routières et des stations de bus. Là, en tout cas, où il y a un besoin pressant de la part des usages du transport. Les tarifs varient selon la distance, l'heure de la course, la destination, mais aussi d'un clando à un autre. Il y a aussi un élément psychologique qui joue dans le calcul du tarif de la course. « Le fait que vous soyez pressé ou devant une urgence diminue vos chances de négocier le prix », nous avoue un habitué des clandestins. Sinon la marge de manœuvre est très serrée dans la mesure où la différence des tarifs reste insignifiante. Souvent, c'est une question de 100 DA entre un clando et un autre.
Réservation comme formule
Reste, toutefois, que l'attention pour le client est impeccable : il vous ouvre les portières, place lui-même les bagages dans la malle et vous demande votre autorisation pour fumer, allumer la radio ou même pour actionner le monte-glace de la voiture. Un autre avantage qu'ils ont sur les chauffeurs de taxi est la desserte de tout axe quels que soient les difficultés et l'état des routes. D'ailleurs, de plus en plus de citoyens, notamment les femmes, ont leur clando qui les transporte vers le lieu de travail ou pour faire des courses. « Je le paye au mois et il est disponible tout le temps, surtout maintenant avec le téléphone mobile, c'est très pratique », précise une dame fonctionnaire dans un ministère et qui ne peut se permettre des retards au travail. Il faut remarquer que les jours du week-end (jeudi et vendredi) sont des moments où les clandestins sont plus disponibles, contrairement aux autres moyens de transport. Ils sont surtout visibles au niveau des quartiers des villes, mais aussi dans les villages, où ils sont réservés à l'avance par les familles. Sachant que c'est un moment où les déplacements sont fréquents et urgents : fête familiale, décès, visite de malade dans un hôpital, etc. La prouesse des clandos est à mesurer aussi en été ou à l'occasion d'évènements particuliers. Lors des grandes vacances, les citoyens, notamment les jeunes, sollicitent ce moyen de transport pour aller à la plage. Si c'est pour la journée, le clandestin reviendra pour les récupérer, et si c'est pour la formule du camping, il le fera à la date indiquée pour le retour. Mais c'est lors des matchs de football que la demande est forte sur ce moyen de transport. Nombreux sont les hommes qui réservent les clandestins pour aller au stade. Cela peut s'agir d'un simple déplacement quand c'est un match local, sinon c'est un long trajet vers une autre ville ou un village du pays. La formule est valable également pour un voyage à l'étranger, comme on l'a vu vers la Tunisie lors de la coupe d'Afrique, il y a deux ans. « Vers le Maroc, avant que ne soient fermées les frontières terrestres en 1994, les trabendistes (commerçants informels) travaillaient beaucoup avec les clandestins », se rappelle un commerçant au marché Bazar du 1er Mai à Alger. Cela étant, beaucoup d'autres formules apparaissent en adéquation avec les besoins des clients. « Y a des femmes qui font leur réservation rien que pour aller chez leur coiffeuse », témoigne un jeune clandestin qui a pris la relève de son père. Ayant terminé ses études universitaires, ce jeune n'a pas trouvé de travail et l'idée de devenir un clando lui était répugnante au début. Mais avec le temps et en se rendant compte que c'est une activité qui fait rentrer de l'argent, il a fini par prendre la place de son père, pourtant retraité d'une entreprise publique. Le métier de clandestin n'est plus cette occupation qui aide à arrondir les fins de mois difficiles. C'est devenu une source financière qui fait vivre des familles, même si c'est aléatoire comme travail. En l'état actuel de la situation de l'emploi, des citoyens algériens se rabattent sur un marché informel du transport. Face à cet état de fait, la réaction des premiers concernés, que sont les chauffeurs de taxi, est diluée. « Y a de la place pour tout le monde », s'exprime un quinquagénaire, qui assure la ligne Belouizdad (cinéma Musset)-place des Martyrs. Un autre, par contre, réclame l'intervention des pouvoirs publics pour « stopper ces fraudeurs qui ne payent rien aux impôts ». Cependant, il faut noter que faute d'études exhaustives sur cette activité, il est difficile d'évaluer le nombre approximatif des transporteurs clandestins en circulation actuellement. Mais une chose est sûre : ils sont de plus en plus nombreux à s'adonner à cette activité, actuellement très rentable. Cela au moment où cette activité prend désormais sa place et son utilité dans notre pays. Dans les moments urgents, ils sont les seuls à dire oui... et en plus, vous pouvez les chercher jusque dans leur habitation. Sinon, il y a aujourd'hui le téléphone portable où ils sont joignables.


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