Après les mouvements de protestation contre les coupures d'électricité et le tollé médiatique qui s'en est suivi, les services de Sonelgaz ont décidé de réagir. Un communiqué de la société précise ainsi que « la situation devrait se normaliser » à partir de mardi dans la matinée,(hier). Rien n'y fit, la situation est restée la même. D'ailleurs, qu'elle ne fut la surprise des résidants d'Alger-Centre, et aussi ceux de plusieurs localités de la wilaya et même au-delà, de constater que les coupures n'ont pas disparu. A Sonelgaz, l'on s'est contentés d'un communiqué laconique pour ne rien dire sinon occulter la réalité. Au delà du choix du mode conditionnel par les rédacteurs du communiqué laconique, ce sont les choix tout court de la société qui posent problème. Les plus de 55 ans de service public dont elle se targue, n'auraient pas évité que des situations rocambolesques, comme le fut le black-out de 2002, ou encore les coupures de ces derniers jours, surviennent. La réaction de la population dans ces deux cas comme dans d'autres moins désobligeantes, fut toujours la même : colère et indignation. La situation pour ces derniers jours est d'autant plus insupportable pour les clients que les coupures ont coïncidé avec le mois de Ramadhan. Du côté du boulevard Krim Belkacem, l'on a toujours usé des faux-fuyants. Les vraies raisons ne sont jamais évoquées. Seule trouvaille possible : s'en prendre aux clients qui « agressent les installations de l'entreprise ou qui ont des velléités ‘‘consumétrices'' ». Par ces réactions, la société a créé un nouveau délit, celui d'être responsable du fait de « consommer plus ». Il est fait reproche aux clients d'acheter des appareils électroménagers. Un responsable régional de cette société pléthorique a affirmé à un confrère, avec l'effronterie de « responsables » qui ne sont là que grâce à la providence, que les coupures intempestives, s'expliquent par le fait que les abonnés ont un téléviseur en plus. « Pauvres bougres que vous êtes, revenez sous vos tentes », semblent nous dire à chaque fois ces mêmes employés. Leonid Brejnev n'aurait pas imaginé mieux. Et dire que la compagnie, comme s'enorgueillit son directeur général de le dire exporte l'électricité vers l'Espagne, où le mode de consommation est ce qu'il est. Les Ibériens apprécieront.