Le président américain, George W. Bush a secrètement donné son aval à la conduite, par l'armée américaine, d'opérations militaires terrestres au Pakistan, sans l'accord préalable d'Islamabad, affirmait jeudi le New York Times, citant de hauts responsables américains. Selon ces responsables non identifiés, les Etats-Unis préviendront le Pakistan de la conduite d'opérations sur son territoire, mais ne demanderont pas son autorisation. Cet article est publié après qu'Islamabad eut accusé, le 3 septembre, les forces internationales — probablement américaines — basées en Afghanistan d'avoir mené un raid contre un village du nord-ouest de son territoire et d'y avoir tué 15 civils. Par ailleurs, un nouveau missile apparemment tiré par un drone de l'armée américaine venu d'Afghanistan a tué hier au moins 12 personnes, selon des responsables locaux, dans le nord-ouest du Pakistan. Cette nouvelle frappe intervient au lendemain d'un échange de propos acrimonieux entre Washington et Islamabad, pourtant son allié dans sa « guerre contre le terrorisme » : les Etats-Unis ont menacé de multiplier les opérations militaires dans les zones tribales pakistanaises frontalières avec l'Afghanistan, le Pakistan a juré de s'y opposer « à n'importe quel prix ». Malgré les protestations répétées d'Islamabad, les forces américaines ont considérablement intensifié, ces derniers mois, les tirs de missiles visant des combattants présumés taliban ou d'Al Qaïda dans les zones tribales du Pakistan, n'épargnant pas, bien souvent, les populations civiles. La frappe d'hier est le quatrième tir de missile ou de salve de missiles dans le nord-ouest du Pakistan en une semaine qui ont tué au moins 38 personnes, dont des civils.