Le président du FNA, Moussa Touati, ouvre officiellement le bal de la présidentielle de 2009. Il est le premier candidat à la candidature à la prochaine présidentielle. « Nous sommes responsables devant le peuple. C'est l'avenir de l'Algérie qui est en jeu et le FNA n'a jamais fui ses responsabilités », justifie Moussa Touati lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Selon lui, « le FNA est porteur d'un programme et d'une stratégie » et c'est lors de ce genre d'occasion que nous jugeons la popularité du parti. « Seul le peuple est en mesure de nous juger. Nous ne soutenons personne et nous ne sommes pas des partisans de l'allégeance », a-t-il dit. M. Touati a rejeté, dans ce sens, le qualificatif de « lièvre ». Selon lui, le FNA et ses militants entreront dans la prochaine course électorale « en tant que principaux acteurs ». « Nous n'acceptons pas le mot lièvre, nous sommes plutôt des chasseurs », a-t-il dit confiant d'arracher un bon résultat lors la présidentielle prochaine. Moussa Touati met ainsi fin à la léthargie qui caractérise la scène politique nationale depuis plusieurs mois, à cause du long suspense sur la révision constitutionnelle. Exception faite de Moussa Touati, aucune personnalité politique et aucun autre chef de parti n'a affiché sa volonté de prendre part à la prochaine course vers le palais d'El Mouradia. Moussa Touati a-t-il pris cette décision de son propre chef ? A-t-il été poussé par un des clans du pouvoir ? Rien n'est moins sûr. « L'APN est illégitime » Evoquant la révision constitutionnelle, le premier homme du FNA montre d'emblée sa préférence pour l'organisation d'un référendum. « Il ne faut pas que le projet de la révision constitutionnelle passe par le Parlement. L'APN actuelle souffre d'un manque de légitimité parce qu'elle a été élue par moins de 19% des électeurs », explique-t-il, en précisant que son parti était dès le début pour la révision de la loi fondamentale du pays. L'orateur affirme, dans la foulée, que seul le peuple algérien est habilité à décider de la nature du régime et du contenu du projet de la Constitution. Le leader du FNA n'a pas raté cette occasion de tirer à boulets rouges sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale et sur le gouvernement. Concernant la charte pour la paix et la réconciliation nationale, il estime que « ce texte n'a pas été appliqué et que la crise que connaît le pays n'a pas été résolue ». « La crise que connaît l'Algérie est celle du manque de confiance entre le gouvernant et le gouverné. Nous n'avons pas besoin de cette charte. L'application des lois de la République et l'instauration d'un Etat de droit auraient pu sauver le pays de cette crise », soutient-il. Appelant à l'ouverture d'une enquête pour connaître les véritables raisons de cette crise depuis 1988, le président du FNA critique « l'approche de tout sécuritaire » prônée par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. « La violence n'est pas une solution à la violence. Le partisan de la violence prouve son incapacité à apporter une solution politique au problème », lance-t-il.