Hormis les quelques remous provoqués par l'annonce de la révision constitutionnelle, la scène politique est restée plongée dans sa perpétuelle hibernation. L'élection présidentielle en Algérie aura lieu dans pas moins de cinq mois. A ce stade, les partis politiques devraient se prononcer sur ce rendez-vous. La scène politique nationale aurait dû, elle, se mobiliser en ouvrant la voie aux débats d'autant plus contradictoires que fructueux. Toutefois, mis à part les quelques remous, très insignifiants par ailleurs, provoqués par l'annonce de la révision de la Constitution, la scène politique nationale est restée plongée dans sa perpétuelle hibernation. Quels sont les prétendants au palais d'El Mouradia, pour ce nouveau scrutin présidentiel? Pour le moment, il n'y a que le leader du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qui a annoncé officiellement sa candidature. Ce dernier, qui ne cache pas son opposition au fait que la révision de la Constitution passe par voie parlementaire, estime bon de commencer dès maintenant sa campagne électorale. «Nous sommes responsables devant le peuple. C'est l'avenir de l'Algérie qui est en jeu et le FNA n'a jamais fui ses responsabilités», indique le président du Front national algérien lors d'une conférence de presse. «Nous n'acceptons pas le mot lièvre, nous sommes plutôt des chasseurs», avait-il ajouté. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Parti des travailleurs (PT), sans se prononcer ouvertement, ont laissé entendre qu'ils prendront part, d'une manière ou d'une autre, à ce rendez-vous électoral, prévu en avril 2009. La même situation est perceptible au Front des forces socialistes (FFS). De ce côté-là, les observateurs restent aux aguets quant à l'éventuelle initiative commune du trio Aït Ahmed-Hamrouche-Mehri. Le triumvirat de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) ne s'est pas encore prononcé sur la question. Les observateurs de l'échiquier politique national estiment que ces partis ne présenteront pas de candidats, puisqu'ils n'ont pas omis de renouveler leur soutien, plus ou moins appuyé, au Programme du président de la République. Ce dernier briguera, sans aucun doute, un troisième mandat. L'alinéa 2 de l'article 74 de la Constitution, qui limite à deux les mandats du président de la République, ayant été amendé, Abdelaziz Bouteflika a désormais la «voie royale» ouverte devant lui. De toutes les manières, le FLN, dont M.Bouteflika est le président d'honneur, et le RND, qui n'a pas manqué d'appeler le Président à briguer un troisième mandat, soutiendront certainement un renouvellement du mandat du chef de l'Etat. Reste le MSP (Mouvement de la société pour la paix) le troisième membre de l'Alliance présidentielle, dont la participation à l'élection présidentielle, si participation y a, ne sera qu'une sorte de trompe-l'oeil ou une participation de façade. Question de meubler la scène politique et servir ainsi d'«opposant de circonstance». Bouguerra Soltani a toujours apprécié le rôle de saltimbanque, un pied dans le pouvoir, l'autre dans l'opposition. Reste maintenant les autres formations qui n'ont, désormais, aucun poids sur l'échiquier politique national. Des partis saisonniers qui se réveillent en fonction des circonstances et les conjonctures et dont on entend parler qu'à l'occasion de consultations électorales. Ce sont, en outre, des formations politiques en quête de militants. D'autant que leur présence sur le terrain est quasi nulle. L'élection présidentielle permettra à des partis comme En Nahda, El Islah, (saignés à blanc par les luttes intestines), le Ahd 54 de Ali Fawzi Rebaïne, le Parti du renouveau algérien (PRA), le Mouvement de l'entente nationale (MEN), le RPR de Merbah, de revenir au-devant de la scène politique. Façon de rappeler leur existence, du moins le temps d'une campagne électorale. Ce sont, en somme, des mini-formations qui occuperont le rôle de lapin de garenne. C'est donc cela la cartographie de l'élection présidentielle d'avril 2009 en Algérie.