Les troupes russes ont levé, hier, les cinq camps stratégiques qu'ils avaient promis de démanteler dans l'ouest de la Géorgie, selon un accord conclu le 8 septembre entre la Russie et l'Union européenne, et se dirigeaient vers l'Abkhazie. Une file de camions et de véhicules blindés de transport de troupes, soldats juchés dessus, ont quitté le poste d'observation de Nabada à 7h45 (3h45 GMT), près du port stratégique de Poti. Ce campement, qui compte pour deux des cinq postes prévus dans l'accord en raison du regroupement de deux camps, avec 70 soldats près de la plage sur la mer Noire, était destiné à contrôler le trafic maritime du port de Poti. Un quart d'heure plus tard, les militaires russes quittaient, avec la même décontraction, le camp de Patara Poti, à l'entrée de la ville, laissant derrière eux, comme à Nabada, les remblais de terre et les tranchées. Les deux autres campements de Teklati et de Pirveli Maisi près de Senaki, nœud ferroviaire et routier qui permet l'accès à la région séparatiste d'Abkhazie, étaient également totalement levés. Les colonnes de camions et de blindés se dirigeaient vers l'Abkhazie et une partie d'entre eux avaient passé la limite de la région séparatiste. « Ils vont partir. Ils vont en Abkhazie », a affirmé un responsable de la police locale. En vertu de l'accord conclu lundi entre le président en exercice de l'UE, Nicolas Sarkozy, et son homologue russe, Dmitri Medvedev, la Russie doit démanteler cinq postes d'observation d'ici demain sur la ligne Poti-Senaki (ouest) et retirer le reste de ses forces de Géorgie, hors régions séparatistes, d'ici le 10 octobre. L'armée russe est entrée en Géorgie pour riposter contre une offensive géorgienne dans la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud, dont Tbilissi cherchait à reprendre le contrôle.