L'artère principale menant de la poste vers l'ancien marché communal, appelée communément Marseille, grouille de monde, seul le trottoir longeant la devanture du centre commercial Hamza est épargné et à la mi-journée, les minibus continuent à déverser des passagers venus faire leurs emplettes. Des policiers en service demandent à certains camelots en quête d'un espace leur permettant d'étaler leurs babioles d'aller ailleurs. Après avoir dépassé l'entrée du parking intégré au centre, l'artère se transforme d'une manière spectaculaire en véritable bazar à ciel ouvert. Avisés, les automobilistes ne s'y aventurent guère de crainte d'être pris dans un fouillis inextricable. Un riverain nous a abordés, l'air désemparé. Comme la rue menant à son domicile est obstruée par les étals, il fut contraint de faire un long détour pour garer sa voiture au parking attenant à l'immeuble 24. « Pour qu'une voie devienne piétonne, il faut un arrêté délivré par le wali. Mais les marchands informels ont décidé de l'interdire à la circulation de 7h à 19h », a-t-il tonné. A cette heure-ci, l'artère grouillait d'une foule compacte. De part et d'autre de la voie, des marchands ont déjà installé leurs éventaires pour exposer une gamme variée d'articles de ménage et des effets vestimentaires aux clients à l'affût d'une bonne affaire. Les bras chargés de provisions, les passants se bousculent en empruntant l'étroite allée pour se frayer un passage. L'affluence des clients est considérable. Ils s'y rendent non seulement afin de couvrir les besoins de la consommation courante que nécessite le mois de Ramadhan, mais aussi pour acheter les fournitures scolaires et les effets vestimentaires pour la fête de l'Aïd. Véritable trilogie acculant les chefs de famille à une triple saignée. « Le marché informel nous permet de nous approvisionner en dépensant moins », nous confie une mère de famille. « C'est faux ! L'informel, c'est du rabais. On n'y trouve que des produits de dernier choix. Je préfère dépenser un peu plus et ramener de la bonne qualité », rétorque un client qui venait de quitter le centre commercial. Même cacophonie aux abords immédiats du marché communal. Le long des bordures de voies, on y remarque des enfilades d'étals de fortune où l'on exhibe des fruits de saison. Le même décor est constaté au niveau de l'agence de Sonelgaz. Les ventes assurent des marges conséquentes pour les marchands illicites spécialisés dans l'écoulement du tissu et de la draperie. On peut aussi acheter de l'or. Sa provenance importe peu. « Ce n'est pas du toc. Je vous assure que je viens d'acheter des bijoux de 22 et 24 carats et je pense avoir fait une affaire. Chez le bijoutier, je les payerais deux fois plus », confie discrètement une dame. Tout se fait au détriment des riverains tourmentés par tant de nuisances, et également aux dépens du commerce légal. À l'APC, rien de concret Que propose-t-on comme solution ? Du côté de l'APC, M. Chouchaoui, conseiller auprès du P/APC, nous informe qu'un dossier a été soumis à la commission chargée des marchés au niveau de la wilaya. Le document propose l'aménagement et l'extension de l'ancien marché communal. Il suggère aussi la réalisation d'un marché de proximité au sein d'une école désaffectée, sise à la cité des Palmiers et aussi l'implantation d'un poste de police de proximité dans des locaux jouxtant l'agence de la Sonelgaz. « Après la phase d'aménagement, les activités informelles seront sévèrement réprimées et toutes les voies publiques seront dégagées », a indiqué M. Chouchaoui.