Juste après la rupture du jeûne, les quartiers grouillent de monde et l'ambiance dans les rues se prolonge jusqu'à une heure tardive de la nuit. De toutes les villes de la wilaya de Bouira, Lakhdaria est la seule localité où l'animation bat son plein durant les soirées ramadanesques. Juste après la rupture du jeûne, les quartiers commencent à grouiller de monde et l'ambiance dans les rues se prolonge jusqu'à une heure tardive de la nuit. Et de là, l'ex-Palestro, cette ville au passé glorieux qui a connu durant des années les affres de la nuisance terroriste, semble, aujourd'hui, rompre définitivement avec son passé douloureux. Quelques moments après le ftour, la majorité des gens affluent vers le centre-ville où se concentrent un grand nombre de cafés, avant de se diriger vers la grande mosquée de la ville pour y accomplir la prière du Taraouih. Pendant ce temps, les rues abondent de personnes et les trottoirs deviennent trop étroits pour contenir tout ce beau monde. Parfois et par moments, on a l'impression que les piétons se bousculent en se croisant et les individus semblent se marcher sur les pieds par manque d'espace suffisant de part et d'autre de l'artère principale qui traverse la ville. De Tizi El Bir à Saridj Bikir jusqu'au Krichiche, le long de cette allée superbement éclairée par des lampadaires et les enseignes de magasins, des grappes d'individus se forment devant chaque commerce ouvert ou autour des nombreux étals qui jalonnent la voie jusqu'en bas de la ville. A Lakhdaria et, contrairement aux autres villes de la région, outre les cigarettes et autres bonbons et sucreries, les vendeurs à la sauvette qu'on rencontre à chaque coin de rue, offrent à leur clientèle une grande variété d'amuse-gueules qui va de toutes sortes de cacahuètes à la noix de cajou en passant par les pistaches et les amandes et bien d'autres graines consommables qu'on vend à la demande du client, en vrac ou dans de petits sachets. La ville compte une seule salle de cinéma qui s'est convertie depuis le temps en salle des fêtes et de conférences. Fermée le long de l'année, celle-ci ne s'ouvre que pour abriter des rencontres officielles ou partisanes. Néanmoins, durant les soirées de ce mois de carême, les portes de ladite salle se sont enfin déverrouillées et les jeunes ont pu trouver dans ces lieux un formidable espace de rencontre où l'ambiance est omniprésente. On y trouve toutes sortes de jeux et de temps à autre, notamment durant les week-ends, on y programme des manifestations artistiques animées généralement par des troupes locales. Ce n'est pas comme dans les autres villes de même envergure à l'image du chef-lieu de la wilaya, où les quartiers se vident à partir de 22 heures juste après la prière du Taraouih. A Lakhdaria, à cette heure-ci, l'ambiance se ravive et les rues redoublent de fourmillement. A défaut de rentrer directement chez eux, les gens préfèrent prolonger la soirée entre amis en marchant le long de l'allée, en s'attablant dans un café pour discuter de tout et de rien ou en s'asseyant devant les devantures de magasins fortement éclairés. Cette ambiance nocturne qui caractérise quelques quartiers et en particulier le centre-ville de Lakhdaria, dure jusqu'à minuit, passé. Alors, ses rues renouent avec le calme en se vidant progressivement. Mais attendez! A ce moment-là, ce n'est pas toute la cité qui a envie d'aller se coucher et la vapeur n'est pas totalement renversée car, dans d'autres points de la ville, les gens veillent toujours et les noctambules n'ont pas encore dit leur dernier mot. Au centre commercial, les internautes sont toujours accrochés à leur monde virtuel et les cafetiers n'ont pas encore cessé de servir leur clientèle. Dehors, les crissements des voitures et la discussion des passants se font toujours entendre. Il est une heure du matin.