Expositions, représentations théâtrales et communications ont meublé les premières journées sur le mouvement associatif abrité par la Maison de la culture de Béjaïa, du 19 au 21 décembre dernier. Elles sont 23 associations - trop peu nombreuses eu égard aux 313 sigles associatifs que compte théoriquement la wilaya - à vouloir démontrer, à travers le volume de manifestations prévu, le travail abattu sur les différents segments socioculturels. « Pour une citoyenneté active » est le slogan retenu pour empreindre cette volonté de s'imposer en véritables relais de la société. Pour Y. Zidane de l'association Tidukla Tadelsant n'Bgayet (association culturelle de Béjaïa), il s'agit aussi à travers ces portes ouvertes de sensibiliser le citoyen sur une activité de proximité à laquelle il tourne généralement le dos, et se connaître entre associations. Le souci étant de peser sur les pouvoirs publics pour les amener à mieux considérer l'action du mouvement associatif. C'est l'idée qu'on retiendra également de la conférence animée conjointement par le directeur de la culture au niveau de la wilaya, le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) et le responsable de la Maison de la culture. Ce n'est qu'au prix d'une plus grande présence des associations sur le terrain que l'Etat consentirait à mettre un peu plus la main à la poche et aller au-delà des quelque 40 millions de dinars alloués actuellement au secteur. Un budget jugé maigre par rapport à l'apport attendu. N. M' henni, de l'association féminine Rachda, est très explicite à ce sujet : « L'aide matérielle que nous apportons aux femmes démunies et, l'assistance juridique, en plus de la couverture financière de nos activités militantes, sont supportées dans leur quasi-totalité par nos adhérentes. » Notre interlocutrice, pour étayer cette vérité, citera en exemple le cas de cette sociologue italienne invitée pour animer un séminaire de formation et qui a été hébergée par la présidente de l'association « au lieu d'être prise en charge par les autorités ». Les associations sont par ailleurs souvent contraintes de revoir à la baisse leurs ambitions. Ainsi le projet du Centre d'écoute des femmes en détresse que veut lancer la même association pourrait-il se concrétiser sans l'apport de l'Etat ? Pour B. Haderbache, de l'association Tagmats Ouguemoune de Beni Maouche, les pouvoirs publics n'investissent en rien dans le travail culturel, et toute l'agitation qui est souvent menée dans ce sens n'est qu'un leurre. Plus incisif encore, mais plus ambitieux, le sécrétaire général de la ligue des arts dramatiques de Béjaïa interprète déjà la manifestation comme un premier jalon qui pourrait rassembler les associations autour d' « une fédération d'action à même de peser sur les lois en préparation en vu d'une nouvelle réglementation du tissu associatif ».