Une grande récession menace l'activité des cybercafés depuis la mise en œuvre des alléchantes réductions sur les tarifs d'abonnement. La plupart des exploitants de cybercafés s'accordent à dire que la profession est plus que jamais dans l'oeil du cyclone. Une terrible récession pèse sur cette activité depuis la mise en œuvre des aguichantes réductions de 50% consenties sur les tarifs d'abonnement, dans un souci, à l'évidence, de faciliter aux internautes l'accès à cet outil de technologie et de progrès. Une décision qui, pour aussi louable et emballante qu'elle soit, n'a pas été sans provoquer le grincement de dents d'une corporation qui se dit « propulser devant une faillite annoncée ». De nombreux gérants commencent, en effet, à s'impatienter, voire à envisager de faire parvenir à qui de droit des revendications face à la très mauvaise qualité de la réception qui fait jaser les particuliers et les professionnels. Hichem B., un propriétaire d'un cybercafé flambant neuf et disposant d'un matériel nouvellement acquis, résume ainsi la situation de marasme qui prévaut au sein de son établissement : « La saturation du réseau, induite par l'avènement de centaines d'abonnés sur le parc informatique, a généré une détérioration sans pareil de la qualité de services qui n'en est plus une ». Et d'ajouter : « Les pics de la faiblesse des débits, voire de l'absence totale de connexion, ont été enregistrés à partir du mois d'août dernier, surtout durant les week-ends (jeudis et vendredis) où il est pratiquement impossible de se connecter ». Plusieurs gérants de cybercafés ont abondé dans le même sens pour dépeindre une situation de profond malaise et qui est loin d'être rose, sur le plan commercial, bien entendu. A en croire le tollé que ces derniers ont soulevé, la plupart des intervenants travaillent juste pour s'acquitter un tant soit peu des lourdes charges auxquelles ils sont assujettis. « A l'exception de l'option Fawri, qui se caractérise par des coupures rares et un débit stable, c'est un véritable casse-tête chinois avec les autres produits, tels Easy, Anis, etc. Et ceci est valable aussi bien pour les formules de 128, 256 et 512 kilooctets (KO) que pour les hauts débits de 1 et de 2 mégaoctets ». Autant dire que les tenanciers de cybercafés sont confrontés depuis quelques mois à d'intempestifs et répétitifs problèmes de « délestage » et d'ennuis techniques qui ont réduit les recettes quotidiennes à la portion congrue. A en croire les griefs de nos différents interlocuteurs, « les désagréments continuels ont engendré l'agacement de la clientèle et un désenchantement grandissant des hackers et, par voie de conséquence, un net recul de l'engouement, notamment durant les périodes de téléchargement et de tchatche, en raison des coupures fréquentes et prolongées ». Lesquelles interruptions de débit peuvent aller parfois de 14 h à 22 heures. « Nous travaillons à perte, sinon que nous essayons d'amortir les multiples redevances en proposant, entre autres produits à nos clients, du matériel informatique et des accessoires comme les cartes-mères, les CD, souris, claviers, imprimantes et travaux de tirage et d'impression, autrement dit, c'est la faillite pure et simple », renchérit Abdelkrim Z., un exploitant de cybercafé qui affirme que les recettes journalières qui avoisinaient, il y a un an, les 4 000-6 000 DA, n'excédent pas, à présent, les 1 000 DA/j.