Propriété de Citadel Capital, le groupe égyptien Asec Cement Holding (ACH) lorgne du côté du marché algérien du ciment. « L'Algérie avait le marché du ciment le plus prometteur de l'Afrique du Nord », a estimé Giorgio Bodo, directeur général de ACH, cité dans un communiqué de presse de Asec Algérie, filiale locale de Citadel Capital. La facilité d'accès au marché européen, la disponibilité du gaz naturel et une demande locale supportée par une croissance du PIB de 7 à 8% sont autant d'avantages qui ont amené les responsables de ACH à mettre les pieds en Algérie. Ambitieux, les Egyptiens ont mis le paquet. Le plus important des investissements d'Asec Cement en Algérie porte sur la réalisation d'une cimenterie à Djelfa, avec un capacité de production de 3 millions de tonnes par an, pour un coût global qui dépasse les 600 millions USD. L'implantation de cette cimenterie à Djelfa n'est pas fortuite d'autant plus qu'elle est proche des deux importants gisements, à savoir celui du calcaire (djebel Djelal El Gharbi) et ceux de l'argile (Oued Sedeur et Ben Hamed). Selon les responsables de Asec Algérie, les contrats pour la réalisation du projet de Djelfa ont été signés avec l'équipementier danois des cimenteries FLSmidth et une compagnie sœur du groupe, à savoir Asec Automation pour le câblage électrique et Asec Engineering pour le pilotage du projet. La signature des contrats de travaux de génie civil et de la charpente métallique aura lieu, indique la même source, incessamment. La réalisation de cette cimenterie, appelée à tourner ses machines en juin 2010, permettra de créer quelque 2500 nouveaux postes d'emploi durant la période de construction et 1000 autres postes après le lancement de la production. Pour M. Bodo, la production de la cimenterie de Djelfa sera principalement vendue sur le marché local. L'autre investissement d'Asec Cement en Algérie consiste en une prise de participation de 35% et le droit de management de la cimenterie de Zahana (Oran), propriété de l'Etat algérien, contre une bagatelle de l'ordre de 32,6 millions de dollars. Les responsables de ACH prévoient d'augmenter la capacité de production, actuellement de 2 millions de tonnes par an, jusqu'à 2,8 millions d'ici 2010. Une fois les deux projets en question finalisés, les dirigeants d'Asec Cement tablent sur une capacité de production de 5 millions de tonnes par an. Selon M. Bodo, cité dans le communiqué d'Asec Algérie, les deux cimenteries de Zahana et de Djelfa vont « déployer les dernières technologies qui respectent l'environnement » et auront également « à transmettre le savoir aux équipes algériennes ». Début 2008, Alaâ El Afifi, PDG de Citadel Capital Algérie, a fait une donation de 150 000 euros pour la réalisation d'une école de formation technique pour l'industrie du ciment. Les diplômés de cette école seront recrutés dans les deux cimenteries d'Asec Cement ainsi que dans d'autres entreprises nationales. Pour rappel, ACH est la branche de production de ciment d'Asec Group, une société de Citadel Capital. ACH étend ses capacités de production au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à travers l'acquisition d'unités industrielles, le partenariat et la concession. La société vise à franchir une capacité globale de production de 15 millions de tonnes par an d'ici 2012. Pour sa part, Citadel Capital est une société d'investissements propres basée au Caire, ayant des investissements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Créée en 2004, Citadel Capital a entrepris des investissements d'une valeur de plus de 8,3 milliards de dollars dans les industries lourdes, l'énergie (le pétrole et le gaz naturel), le ciment et le transport.