Décidément, la violence est en train de prendre des proportions alarmantes à travers la wilaya de Bouira, au point ou même des crimes sont commis presque quotidiennement et en plein public. Du moment que des armes blanches sont vendues à travers les marchés hebdomadaires de la wilaya sans aucun contrôle ni restriction de la part des services concernés. Dès lors, il faudrait s'attendre à toute forme de crimes, selon certains commerçants du marché de Bouira qui ont déjà assisté, il y a une année, à un crime commis pour une banale histoire de 200 DA. Au marché de véhicules d'Aomar, une localité sise à 22 km au nord-ouest de Bouira dans la daïra de Kadiria, un jeune vendeur d'accessoires pour autos n'a pas hésité, mardi dernier à sortir son couteau et de le planter dans la poitrine de son associé et voisin, devant des dizaines de personnes. Ce dernier a rendu l'âme au cours de son évacuation vers l'hôpital de Lakhdaria. Les agressions se multiplient à Bouira-ville aussi. Jeudi dernier, un jeune homme a été agressé en plein centre-ville et pendant la journée par un individu, qui après lui avoir donné plusieurs coups de couteau au niveau de l'épaule gauche, a pris la fuite sans qu'il ne soit arrêté. La même scène s'est produite quelques jours auparavant au niveau de la gare routière de la ville, où un homme d'un certain âge s'est fait agresser devant les passants. De l'avis de certains observateurs, ce phénomène nouveau a connu un ascendant durant la décennie 1990. C'est le terrorisme, explique-t-on, qui a engendré cette autre forme de violence et les enfants qui ont grandi pendant les années 1990 au milieu des violences islamistes, sont devenus eux-mêmes très violents. En l'absence d'une prise en charge réelle des problèmes psychologiques et sociaux de cette frange de la société, la ville de Bouira risque de basculer dans une spirale de violence difficile à maîtriser.