La localité d'Ath Khelifa, relevant de la commune d'Abi Youcef, à 50 km de Tizi Ouzou, est en train de défrayer la chronique, en ce début d'année scolaire où « le départ de tous les enseignants, exerçant à l'école du village », est fixé comme un préalable à la reprise des cours, par les parents d'élèves. Une condition que la direction de l'éducation de Tizi Ouzou n'est pas prête à satisfaire. Le conflit qui en est maintenant à son dixième jour, n'est, de ce fait, pas près de trouver son épilogue, surtout si l'on se base sur les derniers développements de cette affaire. L'association de parents d'élèves de l'établissement maintient, toujours, l'option du « boycott illimité » comme nous le rapporte un de ses membres qui nous a remis un document dans lequel sont consignés tous les griefs retenus contre l'administration « qui n'a enfanté que trente-sept bacheliers en quarante ans dans une des agglomérations les plus peuplées de la daïra », lit-on en substance. Soucieux de donner le meilleur enseignement à leurs enfants, les villageois entendent aller de l'avant, quelles qu'en soient les conséquences. De l'autre côté, l'administration refuse d'ouvrir une brèche dans son système de gestion du personnel, au risque de créer un précédent qui risque de produire un effet boule de neige. C'est dire que pour le moment les positions sont inconciliables. Les réunions des habitants se succèdent et les positions se durcissent, au fur et à mesure que la direction de l'éducation tarde à répondre à leurs revendications. Ils s'estiment « trahis » par le secrétaire général de l'académie qui, l'an dernier, leur aurait promis d'accéder à leurs doléances, dès le début du mois en cours. Malgré tout, l'inquiétude se lit chez les parents que nous avons abordés, conscients que le temps ne joue pas en faveur de leurs enfants qui sont en train de perdre une partie de l'année scolaire. C'est dans ce sens, d'ailleurs, qu'un appel a été lancé « à tous ceux qui peuvent mettre la main à la pâte pour mettre fin à ce marasme… ». Le conflit risque de durer encore longtemps, à moins que la raison finisse par l'emporter, pour le grand bien des enfants.