Squattées le jour par les vendeurs ambulants et la nuit par les mendiants et les SDF, les places publiques offrent un décor désolant. Tous les lieux sont devenus des dépôts d'ordures. L'insalubrité règne à Annaba. La situation de l'hygiène du milieu est déplorable. Certains élus sont les premiers à le reconnaître. « Annaba a perdu énormément de son attrait en ce mois sacré du Ramadhan, j'étais surpris de constater que certaines cités de la ville sont sales, notamment la nuit », a avoué un membre de l'APW. Ainsi, Annaba, qualifiée de ville coquette a connu une sérieuse dégradation de son cadre de vie. Il s'agit là d'un problème sérieux auquel ni les habitants, ni les autorités locales n'accordent aucune considération. Même les quartiers souvent bien entretenus à l'image du Cours de la Révolution, Saint-Cloud, le Magestic semblent affectés par l'insalubrité. Le Cours de la Révolution, la plus importante place publique de la ville des rives du Seybouse, qui ne désemplit pas à longueur d'année, est, le soir venu, envahi par des mendiants, des malades mentaux et des sans abris. Juste à côté, les trottoirs de la rue Gambetta, l'avenue la plus commerçante de la ville, sont carrément squattés, en permanence par des vendeurs occasionnels et les propriétaires des magasins qui ne soignent pas leur devanture. En dépit des nombreuses descentes des brigades de la sûreté de la wilaya sur les lieux, ponctuées par des saisies, des arrestations et poursuites en justice à l'encontre des contrevenants, la situation demeure, désormais, inchangée. Même constat du côté des autres places publiques et squares du centre-ville, à l'exemple de celles du Blé et du 8 mars. Ici, ce sont les vendeurs de figues de barbarie qui viennent s'installer avec des charrettes a bras sans être nullement dérangés, allant jusqu'à interdire les trottoirs aux passants, obligés de circuler au beau milieu de la chaussée. Les espaces verts et les jardins publics de Annaba sont souvent pris pour des lieux de dépôt d'ordures ménagères. Du côté de la plaine ouest, certaines cités-dortoirs sont réduites a l'état d'écurie où les chiens côtoient les poules et autres animaux domestiques. A cela, s'ajoutent les dépôts d'ordures ménagères, débordés à longueur de journée et qui restent la, parfois, durant plusieurs jours. En attendant sa grande toilette, dont elle a grandement besoin, la ville de Annaba que certains nostalgiques continuent de l'appeler encore la coquette, offre aux habitants et aux visiteurs un paysage indigne de sa réputation. Heureusement, il y a la corniche.