Ceux qui visitent pour la première fois le siège de la commune de Chlef, censé être la vitrine de la wilaya, sont désagréablement surpris par la saleté qui y règne. On est loin du temps où l'ex-El Asnam faisait la fierté de tous par la propreté des lieux, le respect des règles d'urbanisme et l'entretien permanent des espaces verts existants. Vraiment, Chlef a été transformée en un grand souk qui s'anime pendant la journée et se vide totalement en fin d'après-midi, laissant un spectacle de désolation avec son lot de montagnes d'immondices, de bataillons de rats et de meutes de chiens et chats errants. La voie publique a été squattée par les commerçants et vendeurs à la sauvette, créant une véritable anarchie où circuler à pied ou en automobile est devenu quasiment impossible. Les piétions débordent sur la chaussée, ne respectant nullement les feux de signalisation, gênant considérablement la circulation. Signalons au passage que certains feux de signalisation nouvellement installés sont déjà en panne. Les agressions et vols de téléphones portables et d'objets de valeur ne sont pas en reste, puisque des bandes de malfaiteurs sont à l'affût et n'hésitent pas à commettre leurs méfaits en plein jour ! L'unique place publique, baptisée Sahat Ettadhamoun, a été en partie cédée pour des projets de construction et abrite en permanence des « foires commerciales » dans une atmosphère repoussante. Les habitants affichant leur impuissance ont fini par s'accommoder de cette déplorable situation qui s'est aggravée davantage par la prolifération du commerce informel et par le désordre qui règne au centre-ville. Le nouveau wali a fait le même constat sans parvenir à provoquer le sursaut tant attendu en la matière. Les élus évoquent, quant à eux, le manque de civisme des citoyens, qui contribue, à leurs dires, à la saleté qui empoisonne la vie des habitants et passagers. Mais comment expliquer le mauvais état de la voirie avec routes et trottoirs défoncés, fuites des eaux usées et espaces verts à l'abandon ? Dans ce décor noirci, le cadre de vie ne fait que se détériorer, faisant de cette agglomération l'une des plus sales du pays, en dépit des moyens financiers importants qui sont dégagés par les pouvoirs publics pour la fameuse opération intitulée « Amélioration urbaine des cités ».