La scène artistique de M'Chedallah a été ce week-end agrémentée, et c'est la première fois, d'un gala de haut niveau animé par de jeunes rockers ayant épousé, contre vents et marées, ce style purement occidental. Ce fut une ambiance bon enfant qui a régné toute la nuit de vendredi jusqu'à une heure tardive de la nuit. L'affluence abondante des jeunes, venus des quatre coins de la daïra en dit long sur la soif du public pour ce genre de musique venant rompre avec la monotonie des habituels styles locaux. Cette soirée ayant marqué la jeunesse de M'Chedallah doit en premier sa réussite au fameux groupe amateur Tiziouzien de hard rock qui se nomme Waghzen, et aussi aux deux jeunes rockers anglais appelés The Soudis invités par une famille du village avec qui ils ont un lien de parenté. Approché pour connaître son impression sur le public qui découvre avec bonheur ce genre de musique, l'ensemble du groupe waghzen, atteste que les jeunes sont réceptifs et attentifs à tout ce qui est nouveau. Par ailleurs et pour ce qui est du parcours de ce fougueux groupe, Karim Senhadj, qui se dit en être le manager, atteste que de retour de France en 2004, ils ont fondé le groupe malgré, soutient-il, le manque de moyen ; mais cela, ajoutera-t-il, ne les avaient pas pour autant empêchés d'animer plusieurs concerts à travers le pays telles que les villes d'Oran, Béjaïa et Tizi Ouzou. L'album phare ayant propulsé ce groupe s'intitulant yir idhissiw est sur le marché, ajoute, non sans fierté, Karim. Sur un autre volet relatif au rôle et à l'impact du rock sur le moral de la masse juvénile, le guitariste du groupe affirme que ce genre de musique participe d'une certaine thérapie musicale en ce sens qu'elle permet aux sujets stressés et repliés sur eux-mêmes de se défouler en dansant et surtout de s'extérioriser. Notre jeunesse argue-t-il souffre de tous les maux ; chômage, drogue et tutti quanti et la musique est un espace salutaire de détente, d'expression et d'évasion. Notons enfin que la municipalité de M'Chedallah qui vient de bénéficier d'un budget pour la réfection de l'ex-cinéma Djurdjura converti en théâtre communal doit mettre les bouchées doubles pour permettre la réhabilitation de la culture qui est, au demeurant, et hélas, reléguée au second plan.