Sur les traces d'une œuvre qui a su donner à un patrimoine ancien les accents de la modernité.Qui ne connaît la fameuse chanson Alger, Alger ? Voilà six mois que Lili Boniche est décédé à Paris. Il est né en 1921 à Alger dans une famille qui venait d'Akbou et dont le père, musicien, l'encouragera à emprunter la même voie. Très jeune, Lili Boniche ira apprendre la musique andalouse auprès du maître Saoud l'Oranais puis au sein des formations El Moutribia et El Moussilia. A peine adolescent, il anime une émission de Radio-Alger consacrée à la musique hawzi. Mais, attiré par le music-hall, il va mêler ce patrimoine à d'autres musiques : le jazz, le flamenco, le mambo, le paso-doble, etc. Refusant l'étiquette « judéo-arabe » par laquelle on qualifie aussi bien le genre qu'il pratiquait que toute musique arabe interprétée par un juif, il avait eu ces mots : « Est-ce qu'on dit d'un musulman qu'il joue de la musique islamo-arabe ? Je joue de la musique arabe, un point c'est tout ! ». Il y avait là toute la sincérité et la droiture de cet artiste qui connut le succès dans les années 30 et 40 avant d'être relancé dans les années 90. En hommage à sa mémoire et à son répertoire, le CCF d'Alger accueille le chanteur Salah Gaoua accompagné d'un sextet d'excellents musiciens où figurent Bazou (mandole et guitare), bien connu des mélomanes algériens, ainsi que Varoujan Fau (luth, guitare électrique), Caroline Cuzin-Rambaud (violon, piano) et Mohammed Zami (luth et guimbri). Jeudi 25 sept. à 21 h (début du spectacle) dans les jardins du CCF. Entrée libre dans la limite des places disponibles.