La répartie était forte. Lors de la cérémonie d'installation hier du secrétaire général de wilaya et du wali délégué de Bir Mourad Raïs, M. Addou, le wali d'Alger s'est efforcé de reparler du thème de l'hygiène auquel il est attaché depuis sa prise de fonction en 2004. L'effort fut méritoire, mais Alger reste toujours sale, dira en substance M. Addou, qui assure que le relâchement constaté de ses services fait que la situation est restée inchangée. Pour M. Addou, l'hygiène est l'affaire de tous et le citoyen lui-même doit participer à cet effort. « Les P/APC et les walis délégués, ainsi que les services de sécurité, qui doivent fournir un effort important, ont l'obligation de l'y obliger », insiste M. Addou pour qui « la saleté revient plus vite qu'on ne le pense ». Le tonnage d'ordures ménagères ramassé, assure-t-il, a été multiplié par deux pendant la saison et de trois durant les jours du Ramadhan. Les directeurs des administrations de wilaya, pour leur part, doivent inscrire dans les cahiers des charges la remise en l'état des chantiers, alors que les comités de la ville, Coville, doivent être réactivés par les P/APC. Autre mesure importante : à chaque session du conseil exécutif de la wilaya, la question de l'hygiène doit être abordée. « Avant de passer aux autres points inscrits à l'ordre du jour, l'hygiène et la salubrité publiques doivent être traitées en premier. Cela doit être une préoccupation de tous les instants », insiste le wali. Saura-t-on renverser par ces actions la vapeur ? Rien n'est moins sûr. Un effort a été consenti dans des projets de développement. De 2000 à 2004, pas moins 131 milliards de dinars ont été destinés à la wilaya qui a vu cette enveloppe « conséquente » doubler à partir de 2004. « 231 milliards de centimes est l'enveloppe consacrée à la capitale, des efforts ont été consentis et plusieurs infrastructures réceptionnées ». « De grands projets » structurants ont été lancés, et d'autres tous aussi importants le seront « incessamment ». « Les cahiers des charges ayant trait à l'aménagement de la baie d'Alger et à la préparation du PDAU sont là ; les appels d'offres seront lancés incessamment. Une stratégie de développement jusqu'à 2020 doit être mise en place », indique le wali qui ne manquera pas de lancer des piques contre les directeurs des administrations wilaya et des Epic qui « doivent aller au-devant des préoccupations des citoyens qui souvent recourent à des actions de rue pour un problème d'électricité » Il ne manquera pas d'adresser des « conseils » au nouveau wali délégué de Bir Mourad Raïs, M. Alayli, qui se trouvera aux commandes d'une circonscription administrative qui a « des particularités obligeant à des actions toutes particulières ». « Un programme a été lancé pour éradiquer graduellement ces bidonvilles. Gué de Constantine est concerné en priorité. Des équipements y seront mis en place. Une police de proximité a été installée, leur rôle est de rassurer les citoyens et de les tranquilliser. S'y ajoutent des administrateurs qui seront des interlocuteurs valables avec l'administration », relèvera-t-il. Même égard pour la cité-dortoir de Aïn Naâdja qui recevra plusieurs équipements publics. « L'effort doit être constant. Le relâchement constaté doit être banni pour permettre d'en finir avec ces ‘‘poches d'indignité'' », poursuivra le commis de l'Etat.