L'échange de SMS durant les fêtes est devenu, en Algérie, une habitude de plus en plus ancrée. L'usage du téléphone (fixe ou portable) est relégué au second plan pour s'impliquer dans cette nouvelle formule rapide et surtout peu coûteuse. Certains messages sont classiques et comportent des termes de politesse usuels. D'autres, plus créatifs, s'inspirent de notre vécu quotidien. Cette forme de communication est diversement appréciée. Il y a ceux qui la considèrent comme utile car elle rapproche les humains et permet d'envoyer des messages de vœux à plusieurs destinataires en même temps. D'autres estiment qu'elle est moins conviviale que les visites familiales et vide l'Aïd de son sens. On reçoit tellement de SMS et on en envoie tellement que cela devient juste un simple geste mécanique. On écrit quatre ou cinq mots, on les enregistre et on procède à un envoi multiple aux personnes se trouvant dans le répertoire. Il n'y a plus l'émotion des retrouvailles et la chaleur des accolades. Ces courts messages envoyés à partir d'un téléphone mobile sont devenus le mode de communication préféré des adolescents. Ludique et discret, le SMS plaît principalement parce qu'il est codé et fait appel à une écriture abrégée ou phonétique dont les ados sont très friands. Il offre aussi l'avantage de pouvoir être archivé, relu et commenté entre amis. Comme à chaque Aïd, les trois opérateurs (Djezzy, Nedjma et Mobilis) enregistrent un trafic SMS très dense au cours des deux jours de fête. Pour éviter de provoquer des embouteillages sur les réseaux, ils régulent les envois en retenant les messages pendant quelques minutes avant de les renvoyer aux destinataires. D'après les opérateurs, « 90% des SMS sont des messages personnels et 10% d'origine professionnelle ». Le portable fait partie d'un univers culturel fait d'immédiateté, de spontanéité et de sensations rapides.