Pour négligence manifeste entraînant la perte d'un bien public (kalachnikov), le président de la cour de Annaba a condamné hier, en appel, trois policiers à un an de prison dont 6 mois avec sursis. Les 6 autres personnes civiles, citées dans cette affaire qui n'a toujours pas livré tous ses secrets, ont eu confirmation de leur relaxe. Peu anodine, cette affaire qui a défrayé la chronique a secoué au mois d'avril dernier tous les services de sécurité. La disparition d'une kalachnikov dans un restaurant de la cité populaire du 11 Décembre 1960 de Annaba n'était pas une hypothèse plausible pour les enquêteurs de la commission d'inspection régionale de la sûreté de Constantine dépêchés le lendemain à Annaba par la DGSN pour démêler l'écheveau de cette affaire peu ordinaire. Cependant, ni les intenses recherches engagées à travers la ville ni l'arrestation du propriétaire du restaurant et encore moins des clients présents au moment de la disparition de l'arme n'ont permis la récupération de cette arme d'assaut. Pis, après l'audition des accusés le 18 avril dernier par le magistrat instructeur au tribunal de Annaba, les 3 policiers ont été placés sous mandat de dépôt. Les 6 autres personnes civiles, à savoir le propriétaire du restaurant, le gérant et son serveur ainsi que 3 clients attablés au moment « de la disparition de l'arme », ont été placées sous contrôle judiciaire après 3 jours de garde à vue. A la barre, les 9 accusés ont défilé un à un et répondu aux interrogations du juge, ayant trait essentiellement aux circonstances de la disparition de la kalachnikov. Dans son réquisitoire, le procureur de la République n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre en évidence la négligence dont la gravité des corollaires dépasse celle de l'acte. « Les conséquences sécuritaires que peut générer le vol de cette arme d'assaut, qui plus est très convoitée par les terroristes et les contrebandiers, ne peuvent être que très graves », martèlera-t-il. Sans se prononcer sur les 6 personnes civiles, Il a requis une peine de 3 ans ferme pour les 3 policiers. « Pour défaut d'élément légal de l'infraction, je demande la libération de mes clients », plaidera Me Farah Mohamed Salah, un avocat parmi le collectif de la défense. Ce qui n'est pas fait pour convaincre le président du tribunal qui, après délibérations, s'est limité à scinder la peine d'un an ferme prononcée en première instance à 6 mois ferme et 6 mois avec sursis. Les 3 policiers purgeront leur prison ferme de 6 mois dès le 17 octobre .