Djamel Megharia est l'un des plus anciens chanteurs de Chaabi dans la région. Il retrouve sa musique préférée après une longue traversée du désert due à la conjoncture difficile qu'a vécue la wilaya. Dans cet entretien, il nous parle justement de ce retour, de la place qu'occupe le Chaabi sur la scène artistique locale et des efforts qui sont entrepris pour redonner à ce genre musical la place qui lui revient dans le paysage culturel. On dit que le Chaabi était à l'honneur durant les soirées du Ramadhan.Qu'en pensez-vous ? En ce qui me concerne, je peux vous dire que je n'ai pas chômé ; j'ai été très sollicité à Chlef ainsi que dans les wilayas d'Alger, de Relizane et d'Ain Defla. Par exemple, dans la localité d'Oued Sly, à 7 km à l'ouest de Chlef, j'ai animé une soirée qui a tenu toutes ses promesses. J'ai été agréablement surpris par la présence d'un public nombreux qui a montré son plaisir renouvelé de goûter à ce genre musical traditionnel. Le même accueil nous a été réservé dans les autres villes hôtes, dont je remercie les organisateurs qui n'ont ménagé aucun effort pour la réussite de ces rendez-vous. De même, j'ai participé, en hors compétition, à la troisième édition du Festival national de la musique Chaabi qui s'est tenue au TNA du 19 au 25 septembre, à l'initiative du dynamique et dévoué Abdelkader Bendamache que je salue au passage. Y a-t-il un travail à la base pour former une relève capable de perpétuer ce chant ? Il y a trois ans, nous avons entamé un excellent travail au conservatoire de musique de Chlef, avec la création d'une section de formation dans la musique Chaabi et Andalouse, mais, après mon départ et celui d'un autre professeur, en l'occurrence Derrouache, je ne sais pas ce qu'il en est advenu. J'espère que l'on continuera sur cette lancée afin de ne pas gâcher le travail déjà accompli dans ce sens. Quoi de neuf en matière de création artistique ? Je suis en train de constituer un long recueil du riche répertoire laissé par le poète Omar El Mokrani qui avait écrit pour feu Ahmed Sabeur et d'autres chanteurs du pays. Je veux contribuer à la sauvegarde de ce patrimoine et m'en inspirer pour créer de nouvelles œuvres. Sachez que le poète Omar El Mokrani est natif de Chlef et a à son actif des centaines d'œuvres inexploitées à ce jour.