Plus de deux mois après son ouverture, la station de bus Khemisti ne cesse d'alimenter une véritable polémique sur le choix du site, situé à proximité d'une cité populaire, mais surtout juste à côté de l'école primaire Mohamed Khemisti. « Nos enfants souffrent chaque jour du bruit des bus et des fumées toxiques dégagées à longueur de jour, en plus du choix de cette station devant la sortie de l'établissement avec tout ce que cela induit comme risques sur les petits écoliers », déplore un père de famille et membre du comité du quartier Djouad Tahar, plus connu par Laloum. Pour les résidents de Laloum, leurs enfants ne sont même pas épargnés des agressions verbales dont les acteurs sont les conducteurs et les receveurs de bus privés, auteurs de véritables bagarres rangées chaque jour. « Les écoliers sont à chaque fois choqués par les scènes obscènes de ces énergumènes qui n'hésitent pas à uriner dans les coins de l'école, en l'absence de toilettes publiques dans une station improvisée et dépourvue de toutes les commodités », s'indignent les habitants qui affirment avoir saisi les autorités dès le mois d'août dernier pour protester contre l'installation d'une station de bus devant des établissements scolaires, mais leur requête est restée sans réponse. Le mécontentement des riverains a atteint son pic le 21 septembre dernier suite au dérapage d'un bus de marque Sonacome K66 dans la descente située à la sortie de la station et menant vers la place des Nations Unies, survenu à quelques minutes seulement de la sortie des élèves. « Nous avons toujours prévenu contre le choix de cette station dont la sortie donne directement sur une descente à forte déclivité, alors que cette même artère a toujours été interdite à la circulation dans ce sens depuis l'époque coloniale en raison des risques qu'elle présente aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons », soutiennent les citoyens de la cité Djouad Tahar qui préviennent des accidents qui pourraient avoir lieu durant la saison hivernale où, avec le verglas qui se forme tôt le matin, la descente deviendra trop dangereuse.