Avec tous les travaux entrepris par les services de la wilaya, la capitale sera-t-elle épargnée par d'éventuelles inondations ? Cette question est d'autant plus urgente que la capitale a connu une catastrophe, dont les séquelles sont toujours là. Le dispositif contre les inondations, placé sous la responsabilité du wali, a été pourtant mis en œuvre il y a déja quelques années et plusieurs intervenants, telles la direction de l'hydraulique et la Société des eaux et assainissement d'Alger (Seaal), y participent. Au niveau de la Seaal, à laquelle est confiée la gestion d'une partie des réseaux d'assainissement, l'on affirme qu'« un travail se fait en continu ». « Quelque 2800 km sont pris ainsi en charge par nos soins. Le curage des gros collecteurs intervient périodiquement. Les collecteurs nord et sud, de oued M'kacel, celui du littoral, à hauteur de l'hôtel Hilton ou encore deux collecteurs à Bab Ezzouar et deux autres à la rive gauche 1 et 2 sont pris en charge », indique M. Boudab, chef de centre des grands travaux d'assainissement chez Seaal, qui reste toutefois prudent. Des points noirs persistent tel que celui de la rue Hassiba Ben Bouali où devait passer le collecteur intercommunal (CIC) toujours en chantier. Les employés de la Seaal prennent en charge une partie de ce collecteur qui passe sous la voie ferrée. Ces travaux sont ralentis en raison de l'affaissement d'une partie de la voie. « Le collecteur n'est pas accessible et il est nécessaire d'avoir les autorisations de la SNTF. Le réseau est dédoublé, mais nous aurons souhaité le voir fonctionner dans sa totalité », assure M. Boudab. La société intervient aussi dans des conditions encore plus difficiles. « A chaque bulletin météo spécial (BMS) que nous recevons, nous intervenons. La société est mieux outillée qu'avant, preuve en est, l'effectif du service a été doublé, ainsi 120 ouvriers couvrent mieux le territoire avec des horaires toujours plus flexibles, soit de 6 h à 22 h. Nous sommes revenus au dispositif deux fois huit et nous intervenons H 24 à chaque BMS », relève-t-il en faisant remarquer que la société, qui voit son plan de charge s'étoffer progressivement, a acquis de grosses pompes d'épuisement qui ont été envoyées en renfort, lors des inondations de Ghardaïa. En plus de la difficulté liée au travail des autres EPIC et la direction de l'hydraulique, M. Boudab n'a pas manqué d'assurer que les citoyens ont aussi leur part de responsabilité qui n'est « guère négligeable ». « Les inondations sont aussi un problème de salubrité publique », ajoute-t-il. A la direction de l'hydraulique, c'est motus et bouche cousue. Il en est de même au niveau du service de la communication au ministère des Ressources en eau, où l'on préfère tergiverser. « Le directeur ne peut pas recevoir, il est en réunion avec le wali », s'est contenté de nous dire l'attaché de presse du ministère. Ce silence tranche avec la franchise du premier responsable du département, M. Sellal. Faut-il rappeler que le collecteur de oued M'kacel, devant faire éviter une autre catastrophe à Bab El Oued, n'est pas encore fonctionnel, alors que le schéma directeur ne connaît pas une réelle avancée. L'autre hic, un appel d'offres pour le curage de quelques oueds n'a pu intervenir qu'à la fin de l'été, alors que l'opération devait commencer plus tôt.