Les fortes chutes de pluies qui se sont abattues récemment sur Sidi Bel Abbès ont, de nouveau, fait planer le spectre des inondations chez les habitants des localités riveraines de l'oued Mekerra. Les statistiques établies par les services de l'hydraulique révèlent que l'indice pluviométrique enregistré à l'issue des dernières précipitations a été de 17,4 millimètres alors que la moyenne mensuelle en pareille période ne dépasse habituellement guère les 11 millimètres. Selon le directeur de l'hydraulique, M. Lattab, ces précipitations exceptionnelles, qui se caractérisent par leur intensité, ont néanmoins constitué un « sérieux test pour la fiabilité du dispositif de protection de l'agglomération de Sidi Bel Abbès contre les inondations cycliques de l'oued Mekerra ». En dépit d'une brusque remontée du niveau des eaux de l'oued, aucun fait majeur n'a été signalé hormis l'accumulation d'eau enregistrée dans divers sites urbains en raison de l'obstruction des avaloirs et autres bouches d'évacuation souffrant d'un manque crucial d'entretien et de curage préventif. Le responsable a fait remarquer, à ce propos, que les averses ont permis de « mesurer le degré de résistance et d'efficacité » des ouvrages réalisés au cours de ces dernières années au niveau de certains tronçons de l'oued Mekerra. Goulots d'étranglement Les travaux initiés dans ce contexte se sont soldés précisément par l'élimination de plusieurs points noirs qui constituaient de véritables goulots d'étranglement pour l'écoulement des eaux pluviales. « Les digues, canaux de dérivation et autres ouvrages de délestage ont permis d'améliorer substantiellement la vitesse d'écoulement des eaux et d'atténuer leur accumulation et le risque de débordement y afférent », a-t-il souligné. Les opérations de re-profilage, d'élargissement et de rectification effectuées sur certaines rives de l'oued Mekerra ont également eu pour effet d'accroître les capacités de débit et d'évacuation des eaux et de favoriser une meilleure propagation des eaux pluviales dans diverses zones d'épandage environnantes constituées principalement de terres agricoles. En outre, le dispositif de protection de la ville de Sidi Bel Abbès contre les crues de l'oued Mekerra a été consolidé par le lancement des travaux de réalisation, dans la commune de Tabia, des travaux de réalisation d'un barrage « écrêteur ». Perçu comme un ouvrage déterminant dans le schéma global de protection contre les risques d'inondation, l'ouvrage, dont la capacité de contenance s'élève à 20 millions de mètres cubes, permettra, une fois achevé, de réguler et d'accélérer l'écoulement des eaux de l'oued et de parer ainsi à d'éventuels débordements. Le projet, dont les travaux de réalisation ont été confiés à l'entreprise Cosider, devrait maintenir une stabilité du volume d'eau de l'oued et d'imprimer, de manière ininterrompue, une régularité et une constance dans l'écoulement des eaux de précipitation. Le barrage « écrêteur », dont le coût d'investissement est évalué à 150 milliards de centimes, contribuera parallèlement à renforcer le système d'irrigation des superficies agricoles. Il convient de signaler que l'oued Mekerra prend sa source dans la localité agropastorale de Ras El Ma, avant de traverser la wilaya de Sidi Bel Abbès sur une distance estimée à quelque 120 kilomètres environ. Le cours d'eau longe plusieurs communes et localités de la wilaya parmi lesquelles figurent principalement Moulay Slissen, Hassi Daho, Sfisef, El Hoçeiba, Sidi Lahcen, Sidi Ali Benyoub, Boukhanefis et Sidi Khaled.