La découverte des protéines fluorescentes dans les années 1960 a révolutionné la biochimie », a souligné le comité Nobel, en désignant comme lauréats 2008 les Américains, Roger Tsien et Martin Chalfie ainsi que le Japonais, Osamu Shimomura. Tout part de la méduse Aequorea victoria, dont a été extraite une protéine fluorescente, dite Green fluorescent protein (GFP) et dont les propriétés ont permis à la recherche biomédicale de faire un bond spectaculaire. « Avec l'aide du GFP, les chercheurs ont pu développer des méthodes pour observer des processus qui étaient jusqu'à présent invisibles, comme le développement de cellules nerveuses dans le cerveau ou comment des cellules cancéreuses prolifèrent », selon le communiqué. Cette protéine a la particularité d'émettre de la fluorescence simplement sous ultraviolets (UV) sans ajout d'autres substances. C'est Osamu Shimomura, né en 1928 à Kyoto, qui a ,le premier, observé, au début des années 1960, cette méduse qui se colore de vert quand elle s'agite. L'Américain Chalfie, né en 1947 et professeur de biologie à l'université Columbia à New York, a conçu à la fin des années 1980 les applications que pourrait avoir cette protéine miracle pour la biomédecine. Il a notamment réussi à identifier le gène qui contrôle le GFP, ce qui a facilité son utilisation dans les laboratoires, notamment dans les recherches sur un ver, le C. elegans. La fluoresence du GPF a permis de localiser des protéines dans les cellules et d'en suivre les déplacements. Le troisième Nobel, l'Américain Roger Tsien, né en 1952 et professeur depuis 1989 à l'université de Californie à San Diego, a encore élargi les portées de la découverte en mettant au point toute une gamme de couleurs. Désormais, les chercheurs sont en mesure, grâce à la GFP, de suivre l'évolution des cellules, par exemple lors des dégâts causés par la maladie d'Alzheimer. Le prix de littérature sera attribué demain et le plus prestigieux d'entre eux, le Nobel de la paix, sera annoncé vendredi à Oslo.