La ville de Bouira croule sous les retombées des véhicules qui la traversent dans tous les sens et les citoyens sont les premiers à payer le prix du manque avéré d'un plan de circulation fiable et adéquat prenant en ligne de compte les nouvelles proportions de la cité. Durant des années, et voyant que la ville ne faisait que grandir à la faveur des programmes de développement donnant naissance à des extensions urbaines sans limites, les autorités locales n'avaient rien entrepris en vue de renouveler le réseau routier et de l'adapter d'une part à l'élargissement vertigineux du parc automobile et d'autre part, à la croissance urbanistique qui allait crescendo. En effet, depuis son accession en 1974 au rang de chef-lieu de wilaya, Bouira a de tout temps ressemblé à un grand village aux habitations éparses et des quartiers poussiéreux offrant une image indigne d'un grand carrefour d'où transitent quotidiennement des milliers de passagers allant vers les quatre coins du pays. Aujourd'hui, l'expansion de la ville impose ses droits et la modernisation qui va avec exige une nouvelle conception du cadre de vie du citoyen et en particulier dans les lotissements et les quartiers périphériques où les routes – quand elles existent – sont dans un état d'abandon et jamais entretenues. Bien heureusement, à présent on assiste à une nouvelle dynamique tendant à métamorphoser la ville, à travers de multiples opérations d'embellissement, de revêtement d'artères et bien d'autres projets de modernisation. Plusieurs quartiers de la ville à l'image du quartier Harkat, du côté de l'hôpital, ont connu un nouveau look. D'autres sont en passe de connaître des transformations de taille ou par la pose du bitume. De même, au niveau de nombreux points sensibles, tels que la bifurcation menant vers la localité de Haïzer, au quartier Zerrouki, sur la route de Constantine, à la sortie-est de Bouira ou du côté de l'hôpital, des ronds-points ont fini par faire leur apparition. Un autre sera également érigé un peu plus loin du côté de l'ex-Hôtel Nassim, à la sortie-nord de la ville afin de réglementer et d'assurer une meilleure fluidité de la circulation routière. En somme, ces dernières années, plusieurs chantiers des travaux publics sont visibles dans le chef-lieu de la wilaya. Cela permet à coup sûr de désengorger la cité notamment avec l'ouverture de la trémie qui est en réalisation dans le centre-ville au niveau du pont Sayah. L'ouvrage en question qui coûtera au Trésor public la bagatelle de 20 milliards de centimes sera fonctionnel d'ici le mois de novembre prochain selon la fiche technique du projet. Mais au vu de la cadence des travaux, il est fort probable que la réalisation dépassera largement les délais qui lui sont impartis. Toutefois, la trémie à elle seule arrivera-t-elle à assurer le désengorgement de la ville et à résoudre le problème de la circulation automobile à l'intérieur du tissu urbain ? La réponse est certainement non. Certes, la nouvelle gare routière en construction sur la route d'Aïn Bessem à la sortie-ouest de Bouira, constitue un autre palliatif et sera d'une grande utilité dans la mesure où son emplacement évitera à une grande partie d'automobilistes dont les transporteurs publics d'investir le centre ville. Mais force est de constater que Bouira a besoin de nouvelles routes et embouchures afin de permettre aux automobilistes désirant se rendre d'un bout à l'autre de la cité d'emprunter des routes périphériques et d'éviter ainsi de passer par le centre-ville et ses interminables bouchons. Notons enfin que dans de nombreux quartiers de la ville de Bouira, le manque de parcs ou d'aires de stationnement se fait fortement sentir. Les automobilistes se retrouvent souvent contraints de se garer n'importe où, quitte à se voir retirer leurs papiers ou se faire coller une contravention. Ce désagrément qui pénalise rudement les propriétaires de véhicules et même les piétons à un degré moindre contribue indéniablement et d'une façon intense au désordre que connaît présentement la ville en matière de circulation urbaine.