Le parc immobilier de l'OPGI de Souk Ahras est estimé à 18 000 logements et 500 locaux à usage commercial, répartis à travers les 26 communes et les 10 daïras que compte la wilaya. Les lenteurs qui accompagnent la réalisation des projets et les éternels atermoiements dans l'étude et le classement des dossiers des postulants aux différentes formules proposées (social-locatif, social- participatif…) causent un préjudice financier important à l'office et réduisent les chances de recycler son argent dans d'autres projets. Entre la date de la réception des logements et celle de leur attribution, l'office est privé des recettes du loyer. Capables d'engranger des sommes importantes et contribuer à son aisance matérielle, celles-ci ne profitent à l'OPGI que des années plus tard. Pendant que les membres de la commission d'attribution font le tour des cafés maures pour permettre gîte aux amis et proches parents pour échouer ensuite dans les dédales de la commission de recours, l'office prend à sa charge la protection des bâtiments et recrute, pour ce faire, des gardiens en surnombre en vue de protéger les logements des actes de vandalisme et d'une dégradation précoce. Confronté, également, à ses mauvais payeurs, l'OPGI subit les conséquences du populisme qui aura marqué pendant des décennies la politique du logement à travers la majorité de nos villes et villages. Mohamed-Chérif Aïchaoui, directeur de l'OPGI, a estimé, jusqu'au 30/06/2008, à 550 MDA (millions) les créances à récupérer auprès des locataires de l'office. Il dira à ce sujet : « Même avec un loyer de 1 000 DA qui - nous en sommes sûrs - est à la portée des couches défavorisées, 70% de nos locataires refusent de s'acquitter de leurs dettes impayées. Les mesures d'allègement adoptées par nos services telles que l'établissement d'un échéancier de paiement pour la récupération de ces créances n'ont malheureusement pas produit les effets escomptés ». Une masse salariale pour 230 travailleurs contre un recouvrement qui peine à dépasser les 25% est conçue comme un véritable fardeau pour le staff dirigeant. Le même responsable révélera, par la même occasion, l'existence de mauvais payeurs même dans le cadre du LSP (logement social participatif), où les bénéficiaires sont censés appartenir à une couche sociale, on ne peut moins défavorisée que celle dominante dans la formule du logement social-locatif. Ainsi, les services de l'OPGI ont enregistré un déficit de plus de 48 MDA dans le projet des 79 logements, où 43 unités ont été déjà validées par la commission. Des postulants au logement LSP dont les dossiers se trouvent parfois rejetés par la CNL pour des raison multiples et les personnes démunies relogées dans des logements locatifs, dans le cadre des campagnes de la résorption de l'habitat précaire ou de l'éradication des bidonvilles, représentent une réelle entrave pour l'équilibre financier de l'OPGI de Souk Ahras. Le problème serait posé avec la même acuité à travers la majorité des wilayas du pays.