Plus de 20 000 demandes de logement croupissent depuis des années dans les sous-sols des 26 communes que compte la wilaya de Souk Ahras, et les projets lancés çà et là souffrent d'abord de lenteurs dans la réalisation du côté des entreprises privées et aussi d'atermoiements répétés lors de l'étude des dossiers. Le transfert de ces derniers depuis l'APC a eu, au moins, le mérite de limiter la surenchère partisane et le système des quotas en guise de prébendes. Une récente attribution de 350 unités à Sedrata et de 220 autres à M'daourouch a apporté du baume aux cœurs de plus de 4 000 demandeurs, mais n'a pas encore réussi à atténuer la crise. A Souk Ahras, où l'on compte plus de 10 000 demandes (nombre arrêté après élagage des listes des faux postulants), les pouvoirs publics comptent lancer, pour l'année 2010, des projets regroupant un nombre de 1 200 logements dans le cadre du LSL et du RHP. Du moins, c'est ce qu'a fait entendre le wali lors d'une sortie officielle. L'implication des firmes étrangères est une autre solution préconisée par les responsables du secteur de l'habitat à Souk Ahras. L'attribution d'un marché de 700 unités à une entreprise chinoise a provoqué l'émulation chez d'autres constructeurs étrangers et mis fin au monopole exercé par certains privés. Les logements réalisables dans un délai de 18 mois sonnent le glas pour les détenteurs incontestés du « cartel de l'immobilier ». Le directeur de l'OPGI a déclaré que la nouvelle vision locale du logement est axée sur le pragmatisme et la célérité dans la réalisation. L'épineux problème des bidonvilles est, par ailleurs, ressenti comme un sérieux écueil dans le secteur. Entre véritables nécessiteux et flibustiers recrutés par des milieux occultes, un véritable brouillamini reste intact. Ce sont encore 1 400 baraques, rien que pour le chef-lieu de la wilaya, qu'il va falloir mettre sous la loupe pour pouvoir séparer le bon grain de l'ivraie. Le marché (ç'en est vraiment un) a ses gérants, ses courtiers, ses sympathisants et ses défenseurs parmi les responsables. Si des terrains agricoles, domaniaux et autres communaux sont quotidiennement squattés par des demandeurs de logement, à Mechroha, quatre familles ont élu domicile dans les locaux destinés aux jeunes chômeurs dans le cadre du programme de réinsertion de ces derniers, initié, pour rappel, par le président de la République. Le logement rural et le LSP sont deux autres formules frappées de torpeur à Souk Ahras. La première a subi et subit encore le diktat des agences immobilières et autres entrepreneurs novices et/ou peu qualifiés, et la seconde demeure engluée par les anciens réflexes et la gestion tribale sinon politicienne. Les cas de Ragouba et de plusieurs autres communes rurales en sont de parfaits exemples. Cette même situation a été vécue par les demandeurs de logement inscrits sur la liste FNPOS. Des années après, cette formule, soumise à l'appréciation voire à la pression de l'ex-syndicat unique, est perçue comme une véritable bombe à retardement à cause de l'anarchie qui a prévalu lors de l'étude des dossiers et l'absence d'une étude rigoureuse des recours. Une nébuleuse à l'origine d'une récente contestation à la cité Athmani de Sedrata, d'une grève de la faim de 16 familles à Zenket Achour dans la même daïra et de fortes appréhensions à Souk Ahras.