Après Alger (Palais de la culture, mars 2008) et Oran (musée Zabana avril-mai 2008), sa ville natale, Tayeb Arab, caricaturiste et peintre, expose au Centre culturel algérien de Paris du 8 octobre au 15 novembre. Une exposition rétrospective qui couvre 40 ans de production artistique et qui retrace le parcours de l'artiste. Paris : De notre bureau Né en 1947, Tayeb Arab sort de l'école avec un CAP d'électricien. L'Algérie vient d'accéder à l'indépendance. Dessinateur autodidacte, c'est au contact de Bachir Rezzoug, des journalistes et intellectuels collaborant au journal, comme Kateb Yacine ou Issiakhem qu'il affirme son talent de caricaturiste politique. En 1965, alors qu'il n'a pas encore 20 ans, Tayeb Arab commence à envoyer des dessins à La République. Il est recruté comme telexman. Avec l'arrivée du nouveau directeur, Bachir Rezzoug, décédé récemment, il intègre la rédaction. En dix ans, il publie au moins 7000 dessins et caricatures. Les originaux n'ayant pas été conservés, il n'en reste que des reproductions dont quelques-unes sont exposées au CCA de Paris. Avec l'arabisation de La République, Arab, à l'instar des journalistes francophones, quitte le journal. Il collabore d'octobre 1978 à mai 1979 à Révolution africaine et Algérie actualité. Il quitte l'Algérie en juillet 1981 et s'installe à Paris où il collabore à Afrique Asie. En 1986, il s'installe près de Montpellier. Il se met à la peinture à partir des années 1980. En tant que peintre, il ne peut être classé dans aucune école, dans le sens où l'artiste utilise tant le figuratif que l'abstrait ou les signes. « Au-delà des influences significatives de ses débuts fortement marqués par le peintre algérien Mohamed Issiakhem, l'ensemble de son œuvre jusqu'à ce jour désoriente la plupart des critiques par la créativité débordante et sans limite d'un artiste où le mot clé est sans contexte liberté », écrit Arlette Casas, commissaire des expositions de Tayeb Arab, dans la revue du CCA Kalila. Au premier étage du CCA, c'est le caricaturiste qui croque à coups de crayon le quotidien de ses semblables, les maux dont souffrent les Algériens, les travers et excès des dirigeants étatiques, l'aspiration des peuples à la liberté et à la dignité, que le public peut visiter ou revisiter. Un court métrage de 14 minutes retraçant l'itinéraire de l'artiste est diffusé en boucle sur un écran de télévision. A la galerie du rez-de-chaussée, c'est l'œuvre picturale de l'artiste qui est exposée à travers quelques toiles dont certaines sont très récentes. Le Musée d'art moderne d'Alger consacrera une exposition à l'œuvre de Arab en 2010.