La pénurie de l'insuline NPH (Neutral Protamin Hagedorn) persiste depuis plus de 3 mois dans la wilaya de Tizi Ouzou. Afin de garantir leur équilibre glucidique, les malades sont contraints de réduire les doses prescrites ou de prolonger le délai entre les prises au détriment de leur santé. La NPH est l'une des plus anciennes solutions médicales et la plus connue par les patients. Interrogé, le gérant d'une officine publique à Tizi Ouzou déclare : « Pour l'instant, nous ne disposons que des injections au stylo. Mais ce produit est rarement prescrit par les médecins ! On nous a promis que l'insuline NPH sera distribuée mercredi prochain, on attend. » Le peu de flacons qui arrivent chez les grossistes sont écoulés « sous le manteau », tonnent les pharmaciens. « La dernière fois, quand je suis allé m'approvisionner chez les grossistes de Tizi Ouzou, un seul flacon m'a été servi ! La pénurie est ressentie depuis le mois de juillet dernier », dit une pharmacienne. De ce fait, les diabétiques sont désemparés et usent de tous les moyens pour s'en procurer. Selon le Syndicat national des pharmacies d'officine (SNAPO), cité par la presse, la pénurie est due essentiellement « aux délais de contrôle, de publication et d'acheminement des médicaments avant leur mise sur le marché ». Les plus touchés par cette pénurie sont inéluctablement les diabétiques insulinodépendants (type1) qui n'ont guère le choix. Selon des patients, les médecins prescrivent les produits d'importation qui sont chers et difficiles à trouver sur le marché. Notons, par ailleurs, que le fabriquant Novo Nordisk, installé dans la zone industrielle de Oued Aïssi en 2006, avait annoncé pour le mois en cours la commercialisation d'un antidiabétique oral pour les diabétiques non-insulinodépendants (type 2). Non encore disponible dans les officines, ce médicament sera mis sur les étals sous le nom commercial de novométhformine et sera produit progressivement pour atteindre les 8 millions d'unités. Par ailleurs, sur plus de 10 000 malades que compte la wilaya de Tizi Ouzou, environ 44% sont insulinodépendants, selon leur association.