Le revers d'une urbanisation improvisée menée depuis plusieurs années fait actuellement le quotidien des résidants de cette cité rattachée à la commune de Bordj El Kiffan. En fait, l'accroissement vertigineux de la population locale est la résultante d'un programme d'habitat tout azimut, il renfloue par les nombreux sites de chalets abritant les sinistres et les quelques bidonvilles érigés sous l'effet de l'exode rural. Cela a vite créé une situation de paradoxe car le nombre important de ses habitants qui s'élève à près de 80 000 n'a nullement été à la hauteur pour lui insuffler un nouveau souffle qui puisse la hisser au rang d'une entité administrative à part entière. Ni bureau de poste adéquat ni même une des structures sanitaires à la mesure des besoins grandissants de la population n'existent encore au niveau local. Prenant leur mal en patience, les citoyens se rabattent sur les communes avoisinantes afin de bénéficier d'un service public à la mesure de leur attente car même le chef-lieu de commune s'avère être relativement éloigné. Mais le cas le plus frappant concerne le manque terrible en matière d'infrastructures scolaires. En fait, malgré son développement urbain, cette localité n'est dotée que de trois écoles primaires, deux CEM et un lycée. Dès lors, la pression due au nombre important d'élèves est ressentie depuis plusieurs années. Car en fait, l'on ne s'étonne guère de retrouver une cinquantaine d'élèves par classe, donnant du fil à retordre aux enseignants pour pouvoir maîtriser l'aspect pédagogique de leurs cours au milieu de cette armada d'enfants. La situation la plus palpable est perceptible particulièrement au niveau du cycle moyen. Le cas le plus illustratif est la situation chaotique que vit le CEM Dergana El Djedida. En fait, cette infrastructure conçue initialement pour d'accueillir 800 élèves, se retrouve avec un surplus évalué au double de ses capacités. La goutte qui a fait déborder le vase, cette année, c'est son incapacité à résorber le nombre important de nouveaux inscrits. En fait, les admis à l'examen de 6e se sont retrouvés, depuis la rentrée scolaire, sans classes ni enseignants. « Nos enfants font le bal des va et vient sans que leur scolarité soit effectivement prise en charge. « J'appréhende mal leur réussite scolaire », nous a lancé toute émue une mère de famille dont la fille est nouvellement inscrite au niveau de ce collège. Pendant la récréation, la cour de cette école grouillait d'une foule d'élèves très compacte, ce qui ne leur laissait guère d'espace libre leur permettant de s'épanouir. Selon le directeur de cet établissement, cette situation fait actuellement l'objet de solutions palliatives. « Les autorités locales nous ont affecté une école primaire non fonctionnelle et récupérer en même temps un nombre conséquent de locaux afin de combler en partie le manque de salles de classe. Mais ce remue-ménage exige un encadrement pédagogique que nous avons encore du mal à combler », nous a-t-il affirmé. En outre, notre interlocuteur se plaint du manque de matériel de travail comme les micro-ordinateurs ou la photocopieuse. « Ces insuffisances nous pénalisent durement dans notre tâche », a-t-il renchéri. En attendant qu'une solution finale soit trouvée, ces potaches continuent de payer les frais d'un manque de vision des décideurs.