Nul ne peut disconvenir que la commune de Bordj El Kiffan a longtemps souffert d'une gestion mise au service et au profit de quelques privilégiés qui s'adonnaient sans scrupule aucun à toutes les formes de dilapidations et de malversations possibles. Ce fut un temps où le trafic du foncier était érigé en mode de gestion au sein même de l'administration, censée en principe servir de garde-fou à toutes les manœuvres frauduleuses. « Nous avons hérité d'une situation catastrophique et complexe, en matière notamment de gestion du foncier que nous sommes toutefois en train de redresser avec toutes les difficultés que cela implique », dira le nouveau P/APC, Sbaâ Farid. La question du bradage et du trafic du foncier dans la commune de Bordj El Kiffan reste d'actualité, tant la municipalité est contrainte de gérer ce legs lourd de conséquences, « mais avec toute la rigueur nécessaire », relève Ould Djaballah Boualem, élu chargé de l'urbanisme. Les cas de double, voire de triple affectation de décisions d'attribution de parcelles de terrains sont légion à Bordj El Kiffan. « Quoi qu'on en dise, ces citoyens nous les considérons comme étant des victimes de la mafia du foncier. C'est aux commanditaires qui sont derrière la situation actuelle qu'il faut demander des comptes », affirme Silem Hocine, président de la commission chargée des affaires économiques et commerciales. Le changement est prôné par la nouvelle équipe dirigeante à l'APC de Bordj El Kiffan qui a pris les commandes après le retrait de confiance à l'ancien président d'APC. Une rupture totale a était opérée, nous dit-on, entre les pratiques révolues et la situation présente qui met, nous explique-t-on, sur le même pied d'égalité tous les citoyens de la commune. Cet état de fait se traduit de prime abord par l'ouverture en permanence des portes de l'APC. « L'entrée principale de l'APC a été longtemps fermée aux citoyens de Bordj El Kiffan. Nous avons, dès l'installation de la nouvelle assemblée, décidé de la rouvrir et par-delà l'ouverture elle-même, c'est une symbolique que nous voulons mettre en place en invitant les citoyens de la commune à se rapprocher de leurs élus », assure le P/APC. La commune de Bordj El Kiffan, qui a bénéficié durant les cinq dernières années d'un budget global avoisinant les 530 milliards de centimes, n'a guère progressé en termes de développement local. A ce propos, le président d'APC dira : « Cette situation a fait qu'il y a eu un cumul énorme de problèmes, accentué par une extension anarchique du tissu urbain qui a vu la création de nouveaux quartiers illicites dépourvus de commodités devant améliorer le cadre de vie de leurs habitants. » Dans la perspective de pallier tous ces manques, la municipalité vient de lancer un programme pour l'année en cours, tout en impliquant de manière directe les citoyens de la commune via des consultations effectués périodiquement dans le cadre notamment du Coville. « Par cette démarche, nous voulons réinstaurer la confiance perdue entre la population et les élus, en considérant le citoyen comme partenaire à part entière dans la gestion des affaires de la commune », conclut M. Sbaâ. Projets en vue Bon nombre de projets sont inscrits dans le cadre du plan d'action de l'APC pour l'année 2009 ; il est question de lancer 5 opérations dans le domaine de l'hydraulique, ayant trait à la réalisation de travaux d'assainissement et d'AEP dans différents endroits de la commune. Une multitude de projets dans le domaine des travaux publics seront également lancés prochainement. Il s'agit de travaux de voirie, de réalisation de routes, etc. En outre, l'APC projette de renforcer l'éclairage public dans pratiquement tout les quartiers de l'agglomération, ainsi que le démarrage incessamment de 38 opérations de travaux de branchement de gaz de ville. Par ailleurs, des travaux de réalisation de deux bibliothèques, d'une crèche et de plusieurs structures sportives et éducatives seront lancés au courant de l'année.