C'est sur fond de polémique entre le chef de l'exécutif de la wilaya et le recteur de l'université de M'sila, à propos de l'opportunité de la réception d'infrastructures au niveau du pôle universitaire, que s'est déroulée la cérémonie d'ouverture de l'année universitaire 2008/2009 au niveau de la salle de conférences Abdelmadjid Allahoum. C'est dans ce contexte, et en présence des autorités civiles et militaires, du recteur et du corps enseignant, que le wali de M'sila a procédé à l'ouverture solennelle de cette année universitaire. Laquelle, dira M. Barhoumi, recteur de l'université, s'annonce particulière, compte tenu du fait de l'entrée en fonction partielle du pôle universitaire qui va conférer à cette université une dimension conforme à sa montée en cadence en termes d'effectif estudiantin, dont le nombre a atteint pour cette année 32 600 étudiants, dont 8000 nouveaux. Un effectif qui va être encadré par 781 enseignants, dont 159 nouvellement recrutés. Pour cette rentrée universitaire, il y a lieu de noter que la réception effective des places pédagogiques n'a pas dépassé les 5000 places sur les 17 000 prévues, soit un taux de réalisation de 29,4%. Taux, en fait en deçà des prévisions. Ce faible niveau de réalisation ne permettait pas au wali de relever le défi qu'il avait lancé et qui prévoyait la rentrée universitaire au niveau de ce pôle pour l'année 2007/2008. La pression sur les entreprises de réalisation, nous dira un entrepreneur privé, était telle que trois dalles de 400 m2 chacune – n'ayant eu pas le temps de sécher – se sont effondrées, causant d'énormes préjudices aux entreprises et blessant plusieurs travailleurs. Actuellement, le pôle est un ensemble composite de structures apparemment achevées pour les unes et en pleine phase de gros œuvres pour les autres. Lors de notre passage le week-end dernier, il nous a été donné de constater que ce pôle était en fait un immense chantier, présentant non seulement des affaissements, fissurations et malfaçons, mais également des anomalies dans la conception qui ont généré une multitude d'aberrations en matière d'agencement et de fonctionnalité des structures. Cette situation s'en trouve vérifiée dans un rapport du vice-rectorat en charge du développement et de l'orientation, dans lequel il a été répertorié une série de réserves. Réserves s'apparentant à des anomalies dans la conception et la réalisation enregistrées, lit-on dans ce rapport, dans les 7 amphithéâtres qui sont totalement dépourvus d'aération. Plus grave encore, des modifications ont été opérées au niveau de la structure des 2000 places pédagogiques, lit-on dans ce rapport, où il a été procédé à la suppression de la bibliothèque, d'un pavillon administratif et de 6 bureaux administratifs, malgré leur existence sur les plans. Outre cela, lit-on encore dans ce rapport, à ce jour, aucun essai n'a été opéré au niveau des structures pédagogiques ni pour le système centralisé de chauffage et encore moins du réseau de gaz naturel. Dans cette phase de tension qui semble caractériser cette rentrée universitaire et pour avoir refusé de réceptionner ce pôle, dont certaines structures sont truffées d'anomalies et de malfaçons, le recteur risque fort son poste à la tête de l'université Mohamed Boudiaf de M'sila.