La wilaya peine à réaliser le programme quinquennal de développement (2005-2009) que les officiels appellent programme du président de la République, qui s'étale sur son mandat. Des projets, dont l'assiette de terrain a été pourtant choisie depuis des mois, attendent toujours leur lancement. C'est le cas notamment de deux hôpitaux, dont un de psychiatrie, à Aïn Merane et un autre à Ténès, du centre anticancer à Chlef, de la station de dessalement à Ténès, du dédoublement de la RN19 et d'autres infrastructures de base. Ainsi, sur une enveloppe de 8000 milliards de centimes, il n'a été consommé que la moitié à fin août dernier, selon les chiffres fournis par le wali lors d'une récente intervention à la radio locale. Il reste encore 4000 milliards qu'il va falloir, selon lui, injecter dans le développement local, en espérant atteindre un taux de consommation des crédits de 70 à 80% d'ici la fin décembre prochain. Pourra-t-il relever ce grand défi ? En plus clair, parviendra-t-il à réaliser ce que son prédécesseur n'a pu faire en trois ans ? C'est, du moins, le grand point d'interrogation qui revient sans cesse dans les discussions des Chélifiens. Mais comment en est-on arrivés là ? Le wali n'en a pas soufflé mot, mais il a laissé entendre que des retards ont émaillé l'exécution de ce plan qui regroupe des projets sectoriels et des programmes de développement communaux (PCD). Pour tenter de rattraper le temps perdu, le nouveau wali affirme avoir mis en place une « nouvelle stratégie » basée sur la mobilisation de l'outil de réalisation et des bureaux d'études. Mais seuls les intervenants « sérieux et respectueux de la qualité des travaux et des délais impartis » seront engagés dans ce vaste chantier, car le tableau dressé sur ce plan n'est guère reluisant : projets à la traîne, défauts et malfaçons apparents, laxisme des services techniques, caractérisent, en effet, l'état des lieux. En fait, les retards accusés ne concernent pas seulement le programme en question puisque des opérations du premier plan de soutien à la croissance économique ont connu le même sort. L'exemple le plus édifiant est celui du nouveau port de pêche d'El Marsa qui n'atteint qu'un taux de réalisation de 70% depuis six ans !